Bonjour à tous, et bienvenue dans la dix-huitième édition d’Un Rêve Un Seul !
Tout d’abord, merci à tous ceux qui m’ont envoyé un petit message pour me souhaiter un bon rétablissement - c’est bon, je suis débarrassé du Covid, et du gros coup de fatigue qui accompagnait la dernière édition.
Merci également à tous les volontaires qui ont répondu à mon appel pour devenir bêta-lecteurs. Vous êtes plus d’une dizaine, c’est le double de ce que j’espérais / imaginais : un immense merci 💙
Tant qu’à bénéficier de ce luxe d’être bien entouré, j’ai donc décidé de scinder le groupe en deux. La moitié des bêta-lecteurs découvrira le roman dans son état actuel, chapitre par chapitre, afin de m’aider à finaliser ce manuscrit V2. L’autre moitié devra attendre la fin de cette repasse globale pour découvrir le texte dans ce qui devrait être son état final, à peu de choses près. Stay tuned ! 📻
Pour l’édition d’aujourd’hui, je souhaitais prendre un peu de recul sur ce qu’apporte le fait d’écrire dans une vie quotidienne déjà bien chargée. J’espère que cela parlera à ceux d’entre vous qui hésitent à se lancer. Bonne lecture !
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Continuer d’écrire dans un monde qui va vite
L’écriture est une activité réservée aux gens qui ont du temps. Parce qu’elle demande une capacité à se concentrer, et à éviter les distractions. Parce qu’elle nécessite de parvenir à un état de calme suffisant pour commencer à coucher les mots sur le papier. Pour avancer en écriture, mieux vaut une session d’une heure, que douze sessions de cinq minutes.
Or, le temps, c’est souvent ce qui manque dans notre société hyper-connectée, dominée par les tentations offrant une gratification instantanée. Faire un tour sur les réseaux sociaux, grignoter quelque chose, envoyer un message à un copain… A titre personnel, j’ai toujours eu énormément de mal à “me poser et rien faire”.
Et pourtant, c’est ce qu’il faut réapprendre à faire quand on souhaite se mettre à écrire. Bloquer du temps dans son agenda. Dire non à un dîner ou à un verre. Poser le téléphone dans la pièce à côté.
Et même une fois dans les bonnes conditions, ce qui est rude avec l’écriture, c’est que le résultat n’est pas garanti. On hésite, on commence, on se ravise, on bloque… Et si on ne cède pas au désespoir en voyant les minutes qui passent tandis que la page reste blanche, c’est souvent à la relecture que surgira cette impression.
Maintenant que ça fait plusieurs mois que j’ai repris les bonnes habitudes, je me heurte moins souvent à ce type de blocages. Mais ils ne disparaissent jamais tout à fait. Et quand je passe deux heures devant mon écran pour parvenir à écrire une demi-page, je me pose régulièrement la question : pourquoi continuer à m’infliger ça ?
S’évader dans sa tête ?
Alors oui, avec un travail plutôt intensif et les cours que je donne à côté, j’ai une impression quasi-permanente de courir après le temps. Et pourtant, malgré tout, j’écris l’édition d’aujourd’hui pour dire que malgré tout… Ca vaut le coup !
Bon ok, j’ai peut-être un côté maso. Mais je suis heureux, depuis l’été dernier, d’avoir retrouvé ce qui m’a séduit au début dans le fait de prendre une feuille et un stylo, et qui doit séduire tous les écrivains : la capacité de créer et d’inventer des histoires, de sculpter un univers rien qu’à soi. J’en avais parlé dans l’édition sur le doute : le travail créatif a des bienfaits insoupçonnés.
Pour lire cette ancienne édition, cliquez ici : Je suis un écrivain raté…
J’ai l’impression d’avoir réactivé mon imagination, un muscle que l’on sollicite de plus en plus rarement dans notre quotidien inondé d’écrans. Ecrire un roman, c’est réapprendre à s’évader dans sa tête. C’est retrouver la capacité de voir le monde autour de soi avec un oeil d’enfant, de se raconter des histoires sur ce qu’on voit, de chercher la beauté et l’émerveillement dans les choses qui nous entourent.
Et puis écrire une histoire, c’est aussi découvrir ce qui va se passer. Même cette histoire que j’ai entièrement imaginée, je ne peux jamais en avoir en tête tous les éléments simultanément. Et à chaque relecture, je redécouvre des surprises : une réplique, une description, une action d’un personnage. Et ça, c’est cool.
Mais je pense que le plaisir d’écrire (et de créer) va encore plus loin.
Garder le feu sacré
Si je fais le bilan de ces derniers mois dédiés à l’écriture, très prosaïquement, je devrais citer le fait que j’ai l’impression de passer ma vie sur mon ordi, de manquer de temps pour voir mes potes, d’avoir mauvaise conscience un jour sur deux, et de m’être engagée dans une voie où l’incertitude est la seule certitude.
Tout cela est vrai. Et pourtant, j’ai l’impression que l’écriture a réveillé en moi quelque chose de plus enfoui. Une forme de feu sacré, d’élan vital. Quelque chose de profond, une source intrinsèque de motivation et d’action.
C’est cette impression de travailler à quelque chose qui me tient à coeur, de faire une chose qui compte. D’essayer de réaliser au moins un rêve, un seul, comme je vous l’avais écrit dans la toute première édition.
La sensation est probablement la même pour ceux d’entre vous qui font énormément de sport. Vaincre sa propre inertie naturelle demande des efforts, du courage et de la discipline… Mais le plaisir qu’on éprouve en contrepartie n’est pas lié aux seuls résultats. Je pense qu’il est aussi tiré de la fierté de voir qu’on est capable de se dépasser, de changer les choses. D’être maître de son propre destin !
Je commence à devenir lyrique, donc je vais m’arrêter là dans la métaphore. Mais j’avais envie de vous laisser avec ces mots de Verlaine, tirés de son premier recueil, "Poèmes saturniens" (1866) :
Ce qu'il nous faut à nous, c'est l'étude sans trêve,
C'est l'effort inouï, le combat non pareil
C'est la nuit, l'âpre nuit du travail, d'où se lève
Lentement, lentement, l'Oeuvre, ainsi qu'un soleil !"
Vous aussi, je ne peux que vous encourager à trouver votre feu sacré, votre combat sans pareil - que ce soit l’écriture, la peinture, le sport, l’engagement pour les autres ou pour une cause…
N’oubliez pas de croire, et n’oubliez pas de rêver 😉
Les stats de la semaine
Voici le résumé de l’avancement depuis la dernière édition (27 Mars).
Sur le roman -
17 pages écrites (4319 mots, 4 heures)
54 pages corrigées (3 779 mots, 4 heures)
Avancement global réécriture : 90 % (+ 10% depuis 2 semaines 🔥)
Sur Un rêve un seul -
4 pages écrites pour cette newsletter (1100 mots, 2h30)
0 post sur les réseaux sociaux, mais ce n’est pas un drame
Conclusion
Je suis super content de ces statistiques. Parce que certes, je n’ai pas passé tant de temps que ça à écrire ces deux dernières semaines… Mais j’ai été extrêmement productif et efficace à chaque fois, ce qui m’a permis de bien avancer tant sur la relecture que la réécriture !
Bon, je sais que le fait d’avoir recruté des bêta-lecteurs signifie probablement que le manuscrit ne sera pas prêt à être envoyé d’ici 37 jours, le temps de rassembler les retours et de les appliquer… Mais la fin de cette longue phase de réécriture approche, et rien que ça, c’est une belle victoire !
Allez, hop. En mode feu sacré.
J-37.