😏 J-51 - Oser se mettre à nu
Ecrire, parfois, c'est facile. Dévoiler son travail aux autres, c'est plus dur.
Il y a des jours où ça ne veut pas.
Alors oui, là, normalement j’aurais du dire : bonjour, bienvenue dans cette dix-septième édition, bref la martingale habituelle.
Sauf qu’à l’heure où j’écris ces mots, il est 23h, je suis sur mon canapé avec 38,5° de fièvre, un paquet de mouchoirs et un grog. Et je dois vous l’avouer : ça fait quelques jours que je sens un ralentissement en termes d’envie et d’énergie à consacrer à l’écriture, et cette newsletter ne fait pas exception.
Approche de la dernière ligne droite, horaires intensifs au boulot, retour des beaux jours qui donnent envie de passer moins de soirées seul sur son ordinateur ? Peut-être un mélange de tout ça.
MAIS heureusement, il y a du bon ! (ouf). Car malgré la baisse de motivation, j’ai profité de ces quelques jours sans toucher à mon roman pour m’interroger, non pas sur l’écriture, mais sur ce qui vient après. Car une fois que j’aurai posé le point final à mon manuscrit, alors il sera temps de le montrer à d’autres personnes.
Et d’accepter la dose de jugement qui peut aller avec.
C’est le sujet de cette édition. Bonne lecture !
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Qu’est-ce qui vient après l’écriture ?
Quand on relit son propre texte, on a souvent tendance à se juger très durement, et à estimer que ce qu’on a écrit est nul et doit être retravaillé. Pour éviter de passer son temps à réécrire les quelques mêmes pages, jusqu’à perdre de vue l’objectif initial de son projet, de nombreux auteurs conseillent donc de traiter le premier jet comme un brouillon. Objectif : s’enlever la pression, aller jusqu’au bout, et ensuite faire le bilan.
La phase d’écriture est donc souvent suivie de nombreuses phases de correction, qui permettent d’améliorer la cohérence et la structure de l’histoire, de réduire les longueurs et d’optimiser le style. A ce processus s’ajoutent aussi des étapes plus formelles, telles que la correction du manuscrit (élimination des coquilles et potentielles fautes d’orthographe) et la mise en forme du texte.
Tout au long de ces différentes phases, le recours à des avis extérieurs permet d’identifier les points forts et faibles de l’histoire et de l’écriture.
Il y a même un vocabulaire spécifique lié à ces tâches : alpha-lecture lorsqu’on montre son premier jet à une personne extérieure, bêta-lecture lorsqu’il s’agit de commenter un manuscrit déjà corrigé et prêt à être envoyé à un éditeur…
Partager, la meilleure manière de progresser ?
Comme évoqué dans une édition précédente, c’est un mauvais réflexe de considérer l’écriture comme une activité solitaire. Plus on prend le temps de partager son travail avec d’autres personnes, plus on a de chances de surmonter les points qui nous bloquent.
Un problème de cohérence dans l’intrigue ? Un avis extérieur peut permettre de trouver comment remettre l’histoire sur les rails.
Un manque de motivation ? Rien de tel que s’en ouvrir à un ami pour une petite session d’encouragement.
Une impression de manquer de talent ou d’originalité ? Demander un avis extérieur franc est la meilleure manière de séparer le bon grain de l’ivraie.
De manière générale, faire lire son texte à des personnes extérieures permet d’en identifier les forces et faiblesses, mais aussi de mieux comprendre qui est la cible du récit. Nous cherchons tous quelque chose de différent dans la lecture. Pour certains, c’est le suspense, pour d’autres, le dépaysement, pour d’autres encore, la beauté de la langue…
En tant qu’écrivain, mieux on comprend les attentes de nos lecteurs, plus il sera facile de trouver un éditeur pertinent et qui pourra être séduit par l’oeuvre.
Ces retours qui aident à devenir meilleur
Il faut bien garder en tête que le même texte ne sera pas perçu de la même manière par deux lecteurs différents. Par exemple suite à l’envoi de ma nouvelle La vie prodigieuse de Ruben Hieronymus” la semaine dernière, j’ai reçu de nombreux commentaires de votre part (merci, d’ailleurs !)
Quoi, vous n’avez pas lu la nouvelle ? Retrouvez-là en cliquant ici 💙
Or, il y avait une grande variété dans les retours : certains d’entre vous me disaient qu’ils avaient trouvé la chute bien amenée, d’autres au contraire qu’ils n’avaient pas compris et avaient du relire plusieurs fois. Certains auraient aimé en savoir plus sur Ruben, le personnage principal ; d’autres, sur la jeune femme sur le banc, qui leur semblait négligée.
Au final, il y a autant d’avis que de lecteurs, mais un retour pertinent prendra toujours la même forme, qu’il soit positif ou négatif :
Il est factuel et précis, c’est-à-dire qu’il est formulé en termes concrets et objectifs. Un retour du type “j’ai bien aimé” ou “je ne suis pas rentré dedans” est certes instructif, mais ne permet pas d’identifier sur quoi on peut s’améliorer en tant qu’écrivain.
Il est bienveillant, c’est-à-dire que l’auteur sait que votre retour est sincère. Attention, être bienveillant n’empêche pas d’être critique, bien au contraire ! C’est justement parce qu’on sait que la critique vise à nous aider à nous améliorer, qu’elle n’est pas trop rude à encaisser.
Il est actionnable, dans le sens où ce n’est pas un simple constat, mais aussi une suggestion concrète d’amélioration. C’est pourquoi les meilleurs bêta-lecteurs sont souvent des gens qui écrivent eux-mêmes, et ont déjà été confrontés aux mêmes difficultés.
Les retours formulés selon ces trois règles m’ont toujours beaucoup aidé à progresser - même si je sais que je n’ai pas assez le réflexe de les demander. Et c’est pourquoi j’ai décidé de changer d’approche à ce sujet.
Annonce officielle : je cherche des bêta-lecteurs !
C’est vrai, j’ai toujours été une brêle pour partager mon travail régulièrement. Il m’a fallu 4 ans pour faire lire mon manuscrit à une autre personne, et huit pour oser en parler ouvertement autour de moi.
La dernière fois que j’ai participé à une session de club d’écriture où l’objectif est de partager ses textes, j’avais le souffle court et le coeur qui battait la chamade. Parce que oui, le jugement des autres fait peur. Mais je DOIS m’y habituer.
C’est pourquoi j’ai décidé de passer à l’étape suivante : aujourd’hui, je souhaite recruter plusieurs bêta-lecteurs avec qui partager ce que j’écris, afin de bénéficier de retours réguliers sur le texte et ses qualités.
Bêta-lecteurs & bêta-lectrices : les infos-clés
Le principe : je vous partage mon manuscrit et vous le découvrez comme le ferait un (futur) lecteur. Je peux vous l’envoyer soit chapitre par chapitre (et ça peut commencer d’ici 2 semaines), soit en entier, une fois le manuscrit achevé (ce qui va demander un peu plus de temps)
L’objectif : pas besoin de me faire un retour très détaillé (même si ce sera toujours apprécié), plutôt me livrer votre impression générale au fil de la lecture et des chapitres. Est-ce que ça vous plaît, est-ce que vous avez envie de continuer dans le manuscrit, ce que vous appréciez, ce qui est inutile, etc.
Le style et l’univers : roman se déroulant de nos jours, à Paris. Style : drame / thriller, se rapprochant même parfois de l’horreur (mais sans aucune dimension fantastique). Si vous avez apprécié les romans de Bret Easton Ellis ou de Leila Slimani, on est dans une veine similaire. Attention, on est quand même sur une thématique assez malsaine : une bande d’amis qui décident de se mettre à commettre des meurtres…
La longueur : avant d’attaquer la réécriture, j’en étais à 400 pages. Ce qui représente donc 10-15 heures de lecture au bas mot, donc un projet d’assez longue haleine en perspective !
Le format : j’aimerais essentiellement privilégier les retours écrits, plus faciles à traiter et à intégrer en temps voulu (car je serai encore en train de travailler la fin du livre quand je commencerai à vous en partager le début).
En échange de : je prévois d’offrir un certain nombre de bouteilles de champagne à mes bêta-lecteurs, notamment si le manuscrit est accepté ensuite !
Bref, il s’agit d’une mission potentiellement chronophage, mais qui peut réellement m’aider à avancer vers cet objectif qui me tient tant à coeur… Donc si vous avez envie de m’aider, je vous en serai sincèrement reconnaissant. Il vous suffit de me l’indiquer par retour de mail - ou bien d’en parler autour de vous.
Un grand merci par avance ! 😊
Les stats de la semaine
Voici le résumé de l’avancement depuis la dernière édition (13 Mars). J’avais promis de meilleures stats - je n’ai pas tenu parole, être malade n’a pas aidé 🤒
Sur le roman -
7 pages écrites (1849 mots, 3 heures - aïe)
15 pages corrigées (3 779 mots, 1 heure - aïe)
Avancement global réécriture : 80 % (+ 3% depuis 2 semaines)
Sur Un rêve un seul -
5 pages écrites pour cette newsletter (1400 mots, 2 heures)
0 post sur les réseaux sociaux, toujours
Aïe aïe aïe, les stats sont catastrophiques ! Toujours énormément de travail, j’espérais bien reprendre l’écriture cette semaine… Et le fait de tomber malade m’a coupé l’herbe sous le pied.
J’ai seulement écrit 5 jours sur les deux dernières semaines, et guère plus de 45 minutes à chaque fois… Espérons que j’arrive à repartir du bon pied sur le mois d’avril, une fois pleinement rétabli !
Conclusion
J’ai écrit les premières lignes de cette newsletter mercredi, et je suis en train de la finaliser alors que nous sommes samedi soir. Entre les deux, j’ai eu le motif de cette grande fatigue que je ressentais ces derniers jours : après deux ans à passer entre les mailles du filet, j’ai fini par attraper le Covid 😔
Les derniers jours ont été rudes, ce qui explique que j’aie avancé à un rythme d’escargot. Mais alors que mercredi soir, j’avais l’impression de n’avoir plus envie de rien, je me sens désormais motivé à l’idée de reprendre la rédaction. Des fois c’est en écrivant que l’envie revient. Je suis content de m’être forcé à préparer cette édition, malgré la maladie.
Dès que la fièvre sera partie et que ma toux aura cessé, il sera temps de s’y remettre. Si vous voulez m’accompagner à ce moment-là en tant que bêta-lecteur, je compte sur vous !
Bonne semaine et à dans quinze jours ! 🙂
Alex