⏳ J+418 - Conjuguer écriture et productivité
Trois méthodes que j’utilise pour écrire plus et mieux au quotidien.
⏱ Temps de lecture : 5 minutes
Bonjour à tous, et bienvenue dans cette 31ème édition !
L’écriture demande du temps, de la créativité et de la passion. A l’inverse, la productivité évoque le monde du travail, les heures qui manquent, et le fait de produire pour produire. Alors, est-ce que la productivité peut s’appliquer en écriture ?
Et à titre personnel, j’ai constamment l’impression de courir après le temps. Aujourd’hui, je vous partage donc les méthodes de productivité que j’utilise en écriture, en espérant qu’elles vous inspirent !
Au programme :
Comment sacraliser du temps et éviter la procrastination
Ma méthode pour être productif immédiatement
Mesurer ses résultats pour s’améliorer
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Comment sacraliser du temps et éviter la procrastination
Le principal enjeu pour l’écrivain qui se lance, c’est trouver du temps. Pendant très (trop) longtemps, j’écrivais de manière aléatoire, décousue. Je sautais souvent trois ou quatre jours sans m’en rendre compte.
Pour se mettre à écrire, il faut réussir à sacraliser des moments à y consacrer. Cela dépend de la routine de chacun, et des engagements que vous avez déjà par ailleurs (famille, couple, vie sociale, boulot, sport, assos…). Commencez par analyser votre emploi du temps, pour repérer un créneau de disponibilité récurrent, dans l’idéal au même moment tous les jours (ou toutes les semaines) : le soir en rentrant du boulot, dans les transports le matin, le samedi après-midi…
A titre personnel, j’ai toujours aimé écrire le soir. Mais en prenant du recul cet été, j’ai réalisé que j’étais très irrégulier dans mes sessions de travail en fin de journée. Un peu plus de boulot que d’habitude ? Ca y est, la session écriture se réduit à peau de chagrin. Des copains qui proposent un verre ? Ah mince, j’écrirai demain. Et ainsi de suite.
Depuis quelques semaines, j’ai trouvé la solution en écrivant tous les matins. J’ai avancé mon réveil d’une heure, et dorénavant, écrire est la première chose que je fais chaque jour. Cette nouvelle organisation me plaît beaucoup, car elle amène avec elle beaucoup de bénéfices :
Se réveiller de bonne humeur : je n’ai jamais été du matin, et il me fallait toujours trente minutes pour sortir du lit. La f-l-e-m-m-e. La perspective de se lever pour faire quelque chose que j’aime est bien plus agréable. Tous les jours, cinq minutes après mon réveil, je commence à écrire.
Être plus concentré : avant, je me réveillais lentement, en zonant sur Facebook. Cinq minutes, puis dix, puis quinze. Les écrans nous enferment vite dans un cercle vicieux. Dorénavant, je n’allume pas mon téléphone avant de partir de chez moi. Je n’ai pas l’impression que ma qualité de vie se soit dégradée pour autant…
Eviter la charge mentale : en ce moment, je travaille sur mon livre environ une heure le matin, un peu le midi, et souvent le soir avant ou après dîner. Néanmoins, les jours où les sessions du midi ou du soir sautent, je ne ressens plus du tout la même mauvaise conscience qu’avant. Exit, ce sentiment permanent de « ohlala, faut encore que je trouve le temps d’écrire aujourd’hui… ». Dorénavant, à 8h30 du matin, la case est déjà cochée. Toutes les autres sessions de la journée ne sont que du bonus !
Bref, moralité : je vous encourage à tenter d’avancer le réveil. Ca pique au début, mais ça vaut le coup 😊
Ma méthode pour être productif immédiatement
Maintenant que nous avons bloqué du temps pour travailler, il s’agit de trouver comment l’exploiter au mieux. On peut facilement passer une heure devant sa feuille, sans écrire le moindre mot…
Les premières sessions d’écriture sont toujours douloureuses. On bloque, on hésite, on revient en arrière. Mais il y a quatre choses qui m’ont beaucoup aidé à progresser, et à rentrer plus vite dans mon travail.
La première, c’est le contexte : pas de distractions, pas de notifications, pas de téléphone, l’écriture doit être le seul objectif que l’on se fixe pendant un temps limité.
Deuxième élément, c’est se fixer une échéance. Par exemple, lancer un chronomètre et se fixer un nombre de mots à atteindre est un bon exercice. De mon côté, l’échéance est liée à mes autres activités : chaque matin est un compte à rebours avant de devoir se préparer pour partir au travail.
Troisième élément, c’est la continuité : repartir de zéro tous les jours, c’est ça le plus difficile ! Dans ce cas, c’est bien si vos sessions ne reflètent pas exactement la structure de votre livre. Plutôt que conclure chaque session en achevant l’écriture d’une scène ou d’un chapitre, arrêtez vous en plein milieu. Vous serez frustré, vous aurez des idées pendant la nuit, et vous n’aurez qu’une envie : finir ce que vous avez entamé !
C’était la méthode d’Hemingway, et je peux vous confirmer qu’elle fonctionne. Terminer une scène en cours fait office d’échauffement ; et puis, une fois chaud, c’est facile d’enchaîner et d’en commencer une nouvelle.
Enfin, quatrième élément : si malgré tout vous avez toujours tendance à bloquer, gardez bien en tête que vous n’êtes pas le/la seul(e). Tous les écrivains ont tendance à être paralysés face à la page blanche. Pourtant, c’est rarement parce que les mots ne viennent pas : souvent, ils viennent, mais on n’ose pas les écrire car ils nous semblent trop faibles, trop lisses, trop imparfaits.
Dans ces cas-là, pourtant, le meilleur conseil est d’écrire comme ça vient, même si on n’est pas convaincu. Voyez la créativité comme un robinet dans une vieille maison de campagne : quand on l’allume pour la première fois depuis longtemps, il tousse, il crachote, il sort une eau jaunie qui ne fait pas envie… Mais la solution, ce n’est pas de couper le robinet. C’est de laisser couler les mauvaises idées, jusqu’à ce que les bonnes finissent par se manifester, quitte à faire le tri après !
Faites confiance à votre esprit pour trouver de l’eau pure une fois que vous l’aurez purgé de toutes ses mauvaises idées 🚰
Mesurer ses résultats pour s’améliorer
Je n’aurais pas cru qu’un outil comme Excel avait sa place en écriture… Et pourtant, mesurer mes résultats est l’une des choses qui m’aide le plus à progresser depuis le début de l’année.
L’esprit humain est traître : il a tendance à ne regarder que le court terme. Une session moins efficace que d’habitude, une scène sur laquelle on bloque, et ça y est, on a l’impression d’être nul, que jamais on n’ira au bout, que ça ne vaut pas le coup. L’avantage du tableau Excel, c’est qu’il vous permet de voir vos résultats dans le temps. On sous-estime souvent l’impact que peuvent avoir quelques minutes par jour, au bout d’un mois, un trimestre, une année.
Toutes les bonnes habitudes se construisent progressivement. Depuis début janvier, j’ai consacré 277 heures à l’écriture. Entre janvier et juin, ma moyenne était de 50 minutes par jour. Depuis juillet, je suis passé à 1h20. Je n’aurais jamais cru en être capable il y a un an. Une fois de plus, l’important, c’est de commencer - les progrès se manifesteront sur le long terme.
Les stats de la semaine
Sur le roman :
Et de deux tiers ! On est à 68% dans l’élagage du manuscrit, +16% depuis deux semaines, en une vingtaine d’heures de travail. J’ai réussi à couper 100 pages de mon roman… Forcément, le résultat est nettement plus fluide.
Ca va être tendu, mais je vais essayer de finir l’élagage pour fin Octobre. Ca me laissera deux mois pour le faire relire par quelques autres lecteurs (et un ou deux professionnels), afin de le proposer aux éditeurs en début d’année.
Sur la newsletter :
Quelques nouveaux cette semaine ! Bienvenue à toutes et à tous 👋
Conclusion
Pour certains, les méthodes de productivité sont la meilleure manière de tuer la créativité. A l’inverse, pour moi, ça m’a vraiment aidé à gagner en structure et à atteindre de meilleurs résultats. Comme souvent, ça dépend de chacun : ne prenez pas ces conseils pour argent comptant.
Ce qui est sûr, c’est que les grandes oeuvres se construisent rarement sans travail. Comment on organise ce travail au quotidien, libre à chacun de choisir ! Comme on dit ": “c’est du taf, mais c’est du kif”.
A dans deux semaines !
J+418.
Top ! Je vais essayer d’établir cette méthode pour mon projet. Car je suis la reine de la procrastination… 🫣🙃
Bonjour Alexandre, Oui la méthode Hemingway est extra et occupe les nuits lors d'insomnies ! Cela fait 4 ans que je suis sur mon roman (romance et aventures). J'ai décidé de faire tout toute seule en AE. Actuellement j'ai trouvé une correctrice pro qui faisait une promo de ses services. Ensuite je me lance sur la mise en page à l'aide d'une petite formation que j'ai dégoté pas cher ! En parallèle j'ai une très très longue fiction aventure, action, fantaisie et amour à poursuivre, finir, réécrire.... Bref du kife à venir ! Des pannes d'écrire, j'en ai mais elles m'obsèdent tellement qu'elles me préoccupent sans pour autant m'accabler dans le but d'écrire quelque chose... J'aime ce moment car parfois, je supprime le passage et je change carrément l'angle de vue et PAF c'est reparti !!! Merci pour ta newsletter et belle journée. Isa