🎥 J+460 - L'art de la scène
Comment s'assurer qu'il n'y a pas de scènes en trop dans son histoire ?
⏱ Temps de lecture : 2 minutes 40
Bonjour, bienvenue dans cette 34ème édition !
Ca y est, enfin : chacune des scènes de mon manuscrit a été relue, raccourcie, corrigée, et re-relue. J’attaque maintenant l’ultime travail de montage, comme au cinéma : une dernière passe pour choisir les scènes à laisser dans le film livre, et celles qui passent à la corbeille.
D’où le thème de cette édition : comment identifier et éliminer les scènes de trop, qui alourdissent une histoire ?
Une newsletter courte, où on va voir :
A quoi servent les scènes ?
Que contient une bonne scène ?
Comment identifier les scènes inutiles ?
Bonne lecture !
PS : Substack, l’outil que j’utilise pour vous écrire, a récemment sorti une appli pour lire ces éditions plus confortablement. Si vous avez l’habitude de me lire sur mobile, n’hésitez pas à la télécharger (c’est évidemment gratuit) :
A quoi sert une scène ?
Un livre, c’est une succession de chapitres, qui eux-mêmes sont des successions de scènes. Les scènes permettent donc de découper le récit.
Le livre raconte une histoire, avec un début, un milieu et une fin. On y retrouve un ou plusieurs personnages, qui, eux aussi, vont évoluer.
Cette transformation prend du temps, elle se fait par étapes successives. Le rôle des scènes, c’est de montrer chacune de ces étapes.
L’intrigue avance (actions), et les personnages se transforment (réactions) en fonction des situations auxquelles ils sont confrontés.
Or, c’est là que l’exercice se corse. On sait souvent d’où on veut faire partir son personnage, et où on veut le faire arriver. En revanche, montrer son évolution est une subtile question de dosage.
Trop de détails et d’informations, et ça devient vite répétitif. Trop peu, et le lecteur trouvera que la transformation n’est pas crédible, que ça va trop vite. Il faut réussir à placer le curseur pour avoir exactement le nombre suffisant de scènes.
Que contient une bonne scène ?
Le rôle des scènes, c’est donc de faire avancer l’histoire. Il doit y avoir soit une avancée de l’intrigue, soit une évolution chez un personnage ou dans les rapports des personnages entre eux.
Les actions et les réactions se succèdent et se répondent.
Une même scène se caractérise souvent par son unité spatio-temporelle : le lecteur découvre ce qui se passe à un certain endroit, à un certain moment. En général, une scène est aussi centrée sur l’un des personnages, en tout cas au moins sur son ressenti.
La scène comporte aussi un début, un milieu et une fin. A partir d’un contexte initial (le début), surviennent des péripéties (un dialogue important, un événement qui survient…) (le milieu), pour mener à une nouvelle situation où l’histoire a avancé (la fin).
Comment identifier les scènes inutiles ?
Comme évoqué plus haut, les scènes servent à illustrer l’évolution de l’histoire et des personnages. Pour identifier les scènes inutiles, il faut donc débusquer les scènes qui ne servent ni l’une, ni l’autre. Et ce n’est pas si facile que ça !
Ces scènes, on les a écrites, elles nous semblent donc forcément toutes importantes. C’est là que c’est utile de prendre de la hauteur, et de se demander : à quoi ressemblerait l’histoire, si on enlevait toute la scène ? Si la réponse est “euh… bah c’est pareil”, on a déjà un bon indice.
Pour faciliter cette démarche, c’est bien de revenir au plan de son manuscrit, et de récapituler pourquoi on a écrit cette scène en premier lieu. Quel était l’objectif ? Que voulait-on montrer ?
Soit on voulait montrer quelque chose de très important, de capital pour l’histoire, et dans ce cas, la scène est probablement à retravailler.
Soit, au contraire, on se rend compte qu’il s’agissait d’un élément mineur, et qu’y glisser quelques allusions à d’autres moments du récit suffit pour que le lecteur comprenne ce qui se passe. Dans ce cas-là, on peut éliminer la scène, sans impacter le reste du récit.
Au final, il s’agit donc d’un exercice délicat, mais nécessaire pour éliminer les dernières lourdeurs qui peuvent subsister dans le manuscrit.
On peut la réécrire et la corriger tant qu’on veut : même très bien écrite, si une scène ne sert pas l’ensemble du roman, alors elle n’aura pas d’intérêt pour le lecteur !
Les stats de la semaine
Sur le roman :
On voit le bout ! J’ai enfin officiellement terminé la phase d’élagage, qui m’a permis de réduire le manuscrit d’un gros tiers. Quand je relis des scènes maintenant, il y a encore quelques mots que je corrige par-ci par-là, mais je tiens enfin à un résultat qui me plaît.
Conséquence directe, ça va beaucoup plus vite de repasser sur le roman pour prendre de la hauteur et identifier les scènes en trop ! J’ai relu et re-corrigé env. 140 pages ces deux dernières semaines.
Sur la newsletter :
J’ai pu réaliser l’interview d’un autre auteur la semaine dernière (suspense… 🥁). Un peu de mise en forme et vous devriez pouvoir lire le résultat dans la prochaine édition !
Conclusion
C’est marrant d’en être encore au stade où je me demande quelles scènes sont pertinentes ou pas, après 15 mois sur ce manuscrit 😅 Je pense que ces doutes sont légitimes à quelques semaines de l’échéance : je veux envoyer mon livre aux éditeurs en janvier.
D’ici là, il me reste six semaines pour les dernières corrections, pour récolter quelques avis extérieurs, et pour identifier les maisons d’édition à contacter. Pas l’temps d’traîner.
J+460.
Bravo Alex. Toujours aussi intéressant ! J’attends toujours ton manuscrit 😉 Bon dimanche. Notre gite est réservé pour le mariage . Bises à vous deux 😘