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Bonjour à tous, et bienvenue dans cette 43ème édition !
Newsletter plus courte que d’habitude aujourd’hui : ces deux dernières semaines, j’ai fait passer l’écriture au second plan. Je prépare un heureux événement qui aura lieu le mois prochain, et qui implique une bague et mon annulaire gauche 💍
Je souhaitais tout de même garder mon rythme de publication. Au programme :
C’est quoi, la peur de la page blanche ?
D’où vient ce mal ?
Comment lutter contre le “mal de l’écrivain” ?
Bonne lecture !
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C’est quoi, la peur de la page blanche ?
La peur de la page blanche est l'une des raisons les plus fréquentes qui empêchent les écrivains de se mettre à écrire. On se prépare, on s’installe à sa table, on attrape un stylo… Mais rien ne vient.
Pourtant, les idées sont là, dans notre tête. On sait ce qu'on veut écrire, mais au moment de le faire, on est confronté à une panne d'inspiration.
Quand on débute en écriture, cette sensation est affreuse. On a pris son courage à deux mains, on a aménagé du temps, et pourtant, après parfois plus d’une heure, il n’y a rien, ou presque, sur notre page. Quelques lignes à peine, qui nous donnent l’impression de ne pas valoir grand chose. Frustrant.
Cela fait des mois que j'écris presque tous les jours, mais depuis deux semaines, j'ai bien senti que le rythme ralentissait. Alors, pourquoi ? Pourquoi la peur de la page blanche nous frappe-t-elle ?
D’où vient ce mal étrange ?
Tous les écrivains sont un jour ou l’autre confrontés à la page blanche, qu’ils soient débutants ou confirmés, déjà publiés ou encore plumes en devenir.
Il y a dix ans, quand j’avais écrit la première version de mon roman, je n’y avais pas échappé non plus. J’ai toujours eu de bonnes capacités de travail, et quand je sentais que l’écriture devenait un véritable besoin, je m’y lançais à corps perdu. Deux, trois, souvent quatre heures par jour. Et ça durait deux, trois mois…
… Mais ensuite, systématiquement, c’était la même chose. Une période de quatre à six semaines marquée par davantage de fatigue, un manque de motivation, une envie de laisser tomber. Au début, je m’en inquiétais. Au fil du temps, mon avis a changé. Je pense que ces phases sont tout à fait normales.
La première des raisons qui peut expliquer la peur de la page blanche, c’est la fatigue. Quand on est fatigué, on oublie que l’écriture est un hobby, un plaisir, et on tend à se concentrer sur le volet pénible de l’exercice : se mettre devant son ordinateur, renoncer à une sortie entre amis ou à une heure de sommeil, et se creuser la tête pour un résultat souvent incertain.
Mais il y a plein d’autres raisons de ne pas se sentir inspiré face à sa feuille.
On peut aussi citer la peur. Peur du jugement, peur de l’avis des autres, peur d’échouer et de ne pas aller au bout. Tant que le roman n’est pas écrit, aucun lecteur ne pourra jamais juger qu’il est médiocre.
Enfin, la dernière raison est souvent le manque de motivation. On rêve d’écrire, mais on ne s’y met pas. Et quand on s’installe face à sa feuille, on renonce au premier obstacle. Et les jours passent, sans que notre travail n’avance, renforçant la pression ressentie à chaque nouvelle session. Bref, c’est un cercle vicieux !
Comment lutter contre le “mal de l’écrivain” ?
Peur, fatigue, ou manque de motivation : telles sont selon moi les principales raisons qui expliquent le syndrome de la page blanche chez les écrivains. En quelques années d’écriture, j’ai eu le temps de connaître les trois. Maintenant que j’ai plus de recul, voilà les méthodes que je peux recommander pour les affronter et en triompher.
La fatigue, tout d’abord - c’est la plus simple à combattre, mais encore faut-il savoir l’identifier. Manque d’envie, difficultés pour se concentrer, mauvaise conscience constante parce qu’on n’écrit pas assez : toutes proportions gardées, ce sont les signes annonciateurs de burn-out. Ca commence quand on a l’impression de prendre du retard par rapport à ses objectifs, qu’on essaie de travailler plus pour rattraper ce retard, mais que notre productivité s’effondre avec chaque session supplémentaire, accélérant l’accumulation de fatigue et de mauvaise conscience.
Une seule solution pour s’en sortir : dire stop ! On a tous régulièrement besoin de faire des pauses et de se reposer. Dans ces cas-là, mieux vaut lâcher prise pour quelques jours ou quelques semaines. Sortir, voir des amis, faire du sport, prendre des vacances… Bref, penser à tout sauf à l’écriture, le temps de laisser l’envie revenir.
Le manque de motivation, ensuite : on aimerait écrire, mais on ne s’y met pas. On évite, on esquive, on temporise, et on continue de rêver à ce moment où on sera un écrivain célèbre.
Tout objectif sans plan n’est qu’un souhait, disait Saint-Exupéry. Si vous manquez de motivation pour écrire, commencez par réfléchir à pourquoi ce projet vous fait rêver. Qu’avez-vous envie d’accomplir via l’écriture ? En se concentrant sur la raison d’être de son objectif, on trouve plus facilement l’étincelle pour s’y mettre. Ensuite, c’est une question d’habitude et de pratique. On peut commencer par dix minutes tous les midis, puis quinze, puis vingt, et ainsi de suite.
Enfin, le dernier obstacle est souvent la peur. Peur de l’échec, du jugement, impression d’être un imposteur, peur de perdre son temps, peur aussi de regretter de ne jamais l’avoir fait… La peur crée une sensation de paralysie, qui empêche de se mettre à écrire.
Pour la surmonter, le meilleur conseil à donner est de ne pas réfléchir à ce qui pourrait se passer (ou pas) dans le futur, et de se concentrer sur le très court terme. Peu importent le jugement des autres ou la peur du temps perdu, quand on se contente de réfléchir à la seule prochaine session. Pourquoi craindre le jugement des autres sur un roman pas encore écrit ? On y pensera quand il sera fini. Pourquoi craindre d’être un mauvais écrivain, tant qu’on en est au premier jet ? On se posera la question pendant la phase de relecture. Etc.
Conclusion
L’écriture cristallise tant de rêves, d’espoirs et d’attentes à la fois qu’on a vite fait de se retrouver incapable d’écrire un mot, alors même qu’on n’a rien à perdre. Mais en travaillant à identifier et à surmonter ses blocages, et en faisant preuve de courage et de discipline, on peut parvenir à développer une nouvelle habitude et à constater des résultats… Souvent plus vite qu’on ne l’aurait cru !
J’espère que cette newsletter pourra aider ceux d’entre vous qui se sentent parfois bloqués, et que ce format plus court vous a plu. On se retrouve dans deux semaines !
J+586.
J’espère que tu n’es pas atteint de ce syndrome 🙏
On se voit très vite 😊
Bons préparatifs 👍
Bises à vous deux 🥰
Bonjour Alexandre,
Tout d'abord toutes mes félicitations et passe un excellent mois d'avril ;-)
Pour revenir à ton exposé, je partage les trois causes que tu expliques. J'en vis une autre, mais peut-être est-ce un dérivé ou un mélange de celles que tu as citées :
L'indécision. J'ai par exemple, retardé (et c'est encore le cas) le démarrage de la rédaction d'un nouveau roman (indépendant de la série de romans déjà bien rédigés), car bien que j'aie une idée de personnages, de situations, d'événements et d'univers, que j'aie une esquisse d'intrigue, je n'arrive pas à bien optimiser/identifier les enjeux ni à être sûr de la mise en récit, ni même du scénario. Et je bloque là-dessus, en me disant que si je démarre bille en tête la rédaction, j'ai 80% de risques de tout jeter après quelques mois... J'ai essayé de sortir de cette ornière en détaillant plus mes deux personnages principaux (oui, que deux, je me simplifie la vie !), en allant chercher les causes de leurs choix, de leurs attitudes et de leurs comportement, en créant plus en détail leur passé. Mais je bloque toujours au même stade. Peut-être que mon idée ne se prête pas à une mise en roman, je n'arrive même pas à me faire une idée claire sur ce point pourtant fondamental. La seule façon de m'en sortir, je pense, ce sera de demander conseil autour de moi, à des personnes qui écrivent. Ce que je ferai d'ici peu... sur les forums auxquels je participe !
Bon dimanche
Georges