đźâđš J+586 - Vaincre la page blanche
Comment triompher du plus grand ennemi de l'Ă©crivain ?
â± Temps de lecture : 3 minutes
Bonjour Ă tous, et bienvenue dans cette 43Ăšme Ă©dition !
Newsletter plus courte que dâhabitude aujourdâhui : ces deux derniĂšres semaines, jâai fait passer lâĂ©criture au second plan. Je prĂ©pare un heureux Ă©vĂ©nement qui aura lieu le mois prochain, et qui implique une bague et mon annulaire gauche đ
Je souhaitais tout de mĂȘme garder mon rythme de publication. Au programme :
Câest quoi, la peur de la page blanche ?
DâoĂč vient ce mal ?
Comment lutter contre le âmal de lâĂ©crivainâ ?
Bonne lecture !
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Câest quoi, la peur de la page blanche ?
La peur de la page blanche est l'une des raisons les plus frĂ©quentes qui empĂȘchent les Ă©crivains de se mettre Ă Ă©crire. On se prĂ©pare, on sâinstalle Ă sa table, on attrape un stylo⊠Mais rien ne vient.
Pourtant, les idĂ©es sont lĂ , dans notre tĂȘte. On sait ce qu'on veut Ă©crire, mais au moment de le faire, on est confrontĂ© Ă une panne d'inspiration.
Quand on dĂ©bute en Ă©criture, cette sensation est affreuse. On a pris son courage Ă deux mains, on a amĂ©nagĂ© du temps, et pourtant, aprĂšs parfois plus dâune heure, il nây a rien, ou presque, sur notre page. Quelques lignes Ă peine, qui nous donnent lâimpression de ne pas valoir grand chose. Frustrant.
Cela fait des mois que j'Ă©cris presque tous les jours, mais depuis deux semaines, j'ai bien senti que le rythme ralentissait. Alors, pourquoi ? Pourquoi la peur de la page blanche nous frappe-t-elle ?
DâoĂč vient ce mal Ă©trange ?
Tous les Ă©crivains sont un jour ou lâautre confrontĂ©s Ă la page blanche, quâils soient dĂ©butants ou confirmĂ©s, dĂ©jĂ publiĂ©s ou encore plumes en devenir.
Il y a dix ans, quand jâavais Ă©crit la premiĂšre version de mon roman, je nây avais pas Ă©chappĂ© non plus. Jâai toujours eu de bonnes capacitĂ©s de travail, et quand je sentais que lâĂ©criture devenait un vĂ©ritable besoin, je mây lançais Ă corps perdu. Deux, trois, souvent quatre heures par jour. Et ça durait deux, trois moisâŠ
⊠Mais ensuite, systĂ©matiquement, câĂ©tait la mĂȘme chose. Une pĂ©riode de quatre Ă six semaines marquĂ©e par davantage de fatigue, un manque de motivation, une envie de laisser tomber. Au dĂ©but, je mâen inquiĂ©tais. Au fil du temps, mon avis a changĂ©. Je pense que ces phases sont tout Ă fait normales.
La premiĂšre des raisons qui peut expliquer la peur de la page blanche, câest la fatigue. Quand on est fatiguĂ©, on oublie que lâĂ©criture est un hobby, un plaisir, et on tend Ă se concentrer sur le volet pĂ©nible de lâexercice : se mettre devant son ordinateur, renoncer Ă une sortie entre amis ou Ă une heure de sommeil, et se creuser la tĂȘte pour un rĂ©sultat souvent incertain.
Mais il y a plein dâautres raisons de ne pas se sentir inspirĂ© face Ă sa feuille.
On peut aussi citer la peur. Peur du jugement, peur de lâavis des autres, peur dâĂ©chouer et de ne pas aller au bout. Tant que le roman nâest pas Ă©crit, aucun lecteur ne pourra jamais juger quâil est mĂ©diocre.
Enfin, la derniĂšre raison est souvent le manque de motivation. On rĂȘve dâĂ©crire, mais on ne sây met pas. Et quand on sâinstalle face Ă sa feuille, on renonce au premier obstacle. Et les jours passent, sans que notre travail nâavance, renforçant la pression ressentie Ă chaque nouvelle session. Bref, câest un cercle vicieux !
Comment lutter contre le âmal de lâĂ©crivainâ ?
Peur, fatigue, ou manque de motivation : telles sont selon moi les principales raisons qui expliquent le syndrome de la page blanche chez les Ă©crivains. En quelques annĂ©es dâĂ©criture, jâai eu le temps de connaĂźtre les trois. Maintenant que jâai plus de recul, voilĂ les mĂ©thodes que je peux recommander pour les affronter et en triompher.
La fatigue, tout dâabord - câest la plus simple Ă combattre, mais encore faut-il savoir lâidentifier. Manque dâenvie, difficultĂ©s pour se concentrer, mauvaise conscience constante parce quâon nâĂ©crit pas assez : toutes proportions gardĂ©es, ce sont les signes annonciateurs de burn-out. Ca commence quand on a lâimpression de prendre du retard par rapport Ă ses objectifs, quâon essaie de travailler plus pour rattraper ce retard, mais que notre productivitĂ© sâeffondre avec chaque session supplĂ©mentaire, accĂ©lĂ©rant lâaccumulation de fatigue et de mauvaise conscience.
Une seule solution pour sâen sortir : dire stop ! On a tous rĂ©guliĂšrement besoin de faire des pauses et de se reposer. Dans ces cas-lĂ , mieux vaut lĂącher prise pour quelques jours ou quelques semaines. Sortir, voir des amis, faire du sport, prendre des vacances⊠Bref, penser Ă tout sauf Ă lâĂ©criture, le temps de laisser lâenvie revenir.
Le manque de motivation, ensuite : on aimerait Ă©crire, mais on ne sây met pas. On Ă©vite, on esquive, on temporise, et on continue de rĂȘver Ă ce moment oĂč on sera un Ă©crivain cĂ©lĂšbre.
Tout objectif sans plan nâest quâun souhait, disait Saint-ExupĂ©ry. Si vous manquez de motivation pour Ă©crire, commencez par rĂ©flĂ©chir Ă pourquoi ce projet vous fait rĂȘver. Quâavez-vous envie dâaccomplir via lâĂ©criture ? En se concentrant sur la raison dâĂȘtre de son objectif, on trouve plus facilement lâĂ©tincelle pour sây mettre. Ensuite, câest une question dâhabitude et de pratique. On peut commencer par dix minutes tous les midis, puis quinze, puis vingt, et ainsi de suite.
Enfin, le dernier obstacle est souvent la peur. Peur de lâĂ©chec, du jugement, impression dâĂȘtre un imposteur, peur de perdre son temps, peur aussi de regretter de ne jamais lâavoir fait⊠La peur crĂ©e une sensation de paralysie, qui empĂȘche de se mettre Ă Ă©crire.
Pour la surmonter, le meilleur conseil Ă donner est de ne pas rĂ©flĂ©chir Ă ce qui pourrait se passer (ou pas) dans le futur, et de se concentrer sur le trĂšs court terme. Peu importent le jugement des autres ou la peur du temps perdu, quand on se contente de rĂ©flĂ©chir Ă la seule prochaine session. Pourquoi craindre le jugement des autres sur un roman pas encore Ă©crit ? On y pensera quand il sera fini. Pourquoi craindre dâĂȘtre un mauvais Ă©crivain, tant quâon en est au premier jet ? On se posera la question pendant la phase de relecture. Etc.
Conclusion
LâĂ©criture cristallise tant de rĂȘves, dâespoirs et dâattentes Ă la fois quâon a vite fait de se retrouver incapable dâĂ©crire un mot, alors mĂȘme quâon nâa rien Ă perdre. Mais en travaillant Ă identifier et Ă surmonter ses blocages, et en faisant preuve de courage et de discipline, on peut parvenir Ă dĂ©velopper une nouvelle habitude et Ă constater des rĂ©sultats⊠Souvent plus vite quâon ne lâaurait cru !
JâespĂšre que cette newsletter pourra aider ceux dâentre vous qui se sentent parfois bloquĂ©s, et que ce format plus court vous a plu. On se retrouve dans deux semaines !
J+586.
JâespĂšre que tu nâes pas atteint de ce syndrome đ
On se voit trĂšs vite đ
Bons prĂ©paratifs đ
Bises Ă vous deux đ„°
Bonjour Alexandre,
Tout d'abord toutes mes félicitations et passe un excellent mois d'avril ;-)
Pour revenir Ă ton exposĂ©, je partage les trois causes que tu expliques. J'en vis une autre, mais peut-ĂȘtre est-ce un dĂ©rivĂ© ou un mĂ©lange de celles que tu as citĂ©es :
L'indĂ©cision. J'ai par exemple, retardĂ© (et c'est encore le cas) le dĂ©marrage de la rĂ©daction d'un nouveau roman (indĂ©pendant de la sĂ©rie de romans dĂ©jĂ bien rĂ©digĂ©s), car bien que j'aie une idĂ©e de personnages, de situations, d'Ă©vĂ©nements et d'univers, que j'aie une esquisse d'intrigue, je n'arrive pas Ă bien optimiser/identifier les enjeux ni Ă ĂȘtre sĂ»r de la mise en rĂ©cit, ni mĂȘme du scĂ©nario. Et je bloque lĂ -dessus, en me disant que si je dĂ©marre bille en tĂȘte la rĂ©daction, j'ai 80% de risques de tout jeter aprĂšs quelques mois... J'ai essayĂ© de sortir de cette orniĂšre en dĂ©taillant plus mes deux personnages principaux (oui, que deux, je me simplifie la vie !), en allant chercher les causes de leurs choix, de leurs attitudes et de leurs comportement, en crĂ©ant plus en dĂ©tail leur passĂ©. Mais je bloque toujours au mĂȘme stade. Peut-ĂȘtre que mon idĂ©e ne se prĂȘte pas Ă une mise en roman, je n'arrive mĂȘme pas Ă me faire une idĂ©e claire sur ce point pourtant fondamental. La seule façon de m'en sortir, je pense, ce sera de demander conseil autour de moi, Ă des personnes qui Ă©crivent. Ce que je ferai d'ici peu... sur les forums auxquels je participe !
Bon dimanche
Georges