😰 J-205 - Épuisement
L’écriture peut vite passer au second plan face aux autres priorités du quotidien. C’est ce qui m’est arrivé ces dernières semaines. Comment réagir ?
Patatras : cela fait près d’un mois que je n’ai pas touché à l’écriture. Argh.
A la fin de l’édition précédente, je vous avais prévenus que j’étais déjà en retard par rapport à mon plan d’action. Ce n’était pas le moment de se laisser aller. Et pourtant.
Jusqu’ici, chaque édition de la newsletter avait été consciencieusement préparée 3 à 4 semaines à l’avance. Ça me rassurait. Ça me permettait d’avoir un peu de marge, au cas où. Autant vous dire que je suis heureux d’avoir été prévoyant. A l’heure où j’écris ces lignes, nous sommes samedi 23 Octobre au soir - et je commence à peine à rédiger ma newsletter. Je dois l’envoyer demain matin. Pas le temps de traîner !
Alerte : batterie faible
Alors, que s’est-il passé ? Pourquoi avoir pris un tel retard par rapport à mes projets d’écriture, alors que tout semblait se passer au mieux ?
Pourquoi les jours se sont-ils enchaînés sans que je me mette devant mon clavier, pour travailler à sortir ce roman de ma tête ?
Rassurez-vous, l’envie est toujours là ! Le manque de motivation tenait à des éléments extrinsèques.
Pour la petite histoire, ma chère et tendre et moi avons acheté un appartement il y a quelques semaines, qui est actuellement en rénovation. Nous aurions dû y emménager au début du mois, et je comptais bien profiter de ce nouveau nid douillet pour me mettre au travail intensivement.
Malheureusement, dans la vie comme dans l’écriture, il est rare que tout se déroule selon le plan ! Nos travaux ont pris plusieurs semaines de retard, nous avons dû déménager de notre appartement précédent car nous avions déjà donné le préavis, nous avons dû trouver un logement temporaire, avons empaqueté l’intégralité de notre vie dans 12 m³ de cartons, avons squatté le canapé d’un couple d’amis pendant une petite semaine, tout en gérant les commandes Ikea et Leroy Merlin… et en tombant malades une bonne semaine chacun.
Si je vous raconte tout ça, c’est parce que ces contraintes m’ont rappelé pourquoi il est si difficile de trouver le temps d’écrire au quotidien. Que la première étape, c’est bien évidemment de vouloir s’y mettre ; mais parfois, malgré toute la bonne volonté du monde, on n’a plus la force de lutter contre le courant. Et on se laisse emporter.
Capitaine, burn-out droit devant
Je vous en avais parlé dans l’une des newsletters précédentes : la clé pour s’assurer de progresser, c’est la régularité. Depuis que je me suis lancé dans ce projet, j’écrivais tous les jours, ou presque. Tantôt sur mon roman, tantôt sur cette newsletter. Et chaque fin de semaine, je pouvais fièrement contempler l’étendue du travail accompli.
Mais depuis plus d’un mois, les séances d’écriture se sont d’abord espacées, avant de totalement s’interrompre. Pendant deux jours, puis trois, puis quatre. Rien de bien grave, au début. Mais j’avais sous-estimé à quel point il est facile de perdre une bonne habitude.
Très rapidement, mon cerveau a voulu me rappeler à l’ordre. Les jours se succédaient. Et je ne travaillais plus. Il fallait s’y remettre. Tant pis si le temps manquait. J’aurais pu me coucher plus tard. Me lever plus tôt. Quand on veut, on trouve toujours le temps, pas vrai ?
J’ai rapidement réalisé qu’en plus de ne plus écrire, je commençais à avoir mauvaise conscience.
Or, pour avoir lu pas mal d’articles sur le burn-out, ce mal du siècle qui consume les esprits trop occupés n’arrivant plus à lâcher prise, la culpabilité est un signe avant-coureur à ne pas négliger. Et je la sentais, cette culpabilité.
Le comble, dans tout ça ? Dans les rares moments que j’essayais de ménager pour écrire, je n’arrivais plus à me concentrer. J’étais ailleurs. Et à la fin du temps que je m’étais alloué, je m’en voulais encore plus de constater que je n’avais pas suffisamment avancé dans mon travail. A la culpabilité s’ajoutait donc un autre élément : une forme de paralysie face au nombre de tâches à accomplir, face à la charge mentale générée par tous ces objectifs que je voulais atteindre en même temps.
J’ai fini par lâcher prise.
Être exigeant, oui ; être tyrannique, non
Rassurez-vous : je suis très loin d’avoir fait un burn-out. En voyant venir les premiers signes avant-coureurs, notamment cette sensation de paralysie, j’ai décidé de revoir mes priorités.
Ecrire et faire publier un roman en moins d’un an est un objectif louable, mais c’est avant tout un défi personnel. Je suis heureux quand ce défi me fait avancer, et me pousse à me dépasser pour tenter de créer une œuvre marquante. Mais la volonté d’avancer ne doit pas devenir un prétexte pour s’épuiser au travail.
“Qui veut voyager loin ménage sa monture”, dit le proverbe. C’est d’autant plus important lorsque la monture, c’est vous.
Par conséquent, bien que l’écriture de ce livre me tienne à coeur, j’ai choisi de mettre en pause mes séances de travail pour quelques jours.
Je suis convaincu que nous ne pouvons tous gérer que 4 ou 5 choses importantes simultanément. Comptez un travail, une compagne, et des amis, et il vous reste à peine assez de place pour vos passions, qu’il s’agisse de lire, d’écrire, de faire du sport ou de voyager. Alors imaginez quand on ajoute un déménagement et des travaux dans l’équation (vous remarquez que je n’ai pas parlé d’enfants).
Parmi cette liste, un seul item peut être votre priorité à un instant donné. Votre objectif top-of-mind, comme disent les anglo-saxons : cette unique activité qui accapare votre attention, et à laquelle vous avez besoin de pouvoir consacrer du temps.
A titre personnel, l’écriture ne peut occuper cette place que lorsque tout va bien par ailleurs. J’ai besoin d’une certaine tranquillité d’esprit pour parvenir à me plonger dans cet état second centré sur la création.
C‘est peut-être ma différence avec d’autres écrivains, plus expérimentés, plus spontanés, plus talentueux (ou plus torturés, c’est selon) : pour moi, en tout cas à l’heure actuelle, l’écriture est un désir. Elle n’est pas un besoin.
J’admire les personnes qui sont capables de tout oublier en se plongeant dans le travail, et de reprendre des forces tout en écrivant. Pour l’heure, j’ai plutôt tendance à me sentir vidé après une longue séance créative. Peut-être suis-je simplement rouillé !
Aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme
Je suis content : la newsletter que vous êtes en train d’achever m’a pris moins d’une heure de rédaction. Certains jours, il m’en faut trois ou quatre pour parvenir à écrire un texte de la même longueur. Comme quoi, le repos a du bon !
Je suis content d’en avoir fini avec ces histoires de déménagement, au moins temporairement. Depuis deux jours, j’ai enfin pu faire ce dont je rêvais depuis plusieurs semaines : des nuits de plus de huit heures. Et je sens que les batteries sont rechargées !
Certes, je suis en retard par rapport à mon plan. Certes, je ne sais pas s’il est encore réaliste d’envoyer mon manuscrit d’ici février. Mais l’envie de savoir si j’en suis capable, elle, est bien de retour. Alors, en avant !
Pour celles et ceux qui s’intéressent à l’univers de la création littéraire, Novembre est un mois à part, à cause d’un événement unique en son genre : le NaNoWriMo. Cet acronyme barbare désigne le “National Novel Writing Month” (en français « mois national d'écriture de roman »), un projet d'écriture créative dans lequel chaque participant tente d'écrire un roman de 50 000 mots – soit environ 175 pages – en trente jours.
Plusieurs personnes que j’ai rencontrées ces dernières semaines projettent d’y participer. Je pense me joindre à elles pour profiter de l’émulation de cette période particulière.
Une pause d’un mois, suivie d’un sprint d’un mois : mon projet progresse en dents de scie… Mais au moins, il progresse !
Rendez-vous dans deux semaines 🔥
J-205.
Cette période n’a vraiment pas l’air facile... bravo pour ta persévérance dans ce projet! Plein de forces et de courage à toi 😊