📮 J+656 - Trouver un éditeur : mode d'emploi
La méthode pour passer du manuscrit aux rayonnages des librairies.
⏱️ Temps de lecture : 180 secondes
Bonjour et bienvenue dans cette 46ème édition !
Ecrire un manuscrit, c’est bien. Trouver un éditeur qui acceptera de le publier, c’est mieux ! Aujourd’hui, on parle des étapes à suivre pour y parvenir. Au programme :
Identifier les bonnes maisons d’édition
Cibler les collections pertinentes
Ecrire une lettre d’intention percutante
Faire passer son manuscrit en haut de la pile
Bonne lecture… Et n’oubliez pas de transmettre cet email à vos amis qui écrivent !
D’ailleurs, si vous n’êtes pas encore abonné(e), inscrivez-vous pour recevoir les prochains emails :
Identifier les bonnes maisons d’édition
Il y a plus de 10 000 maisons d’édition en France : grandes ou petites, généralistes ou spécialisées, nationales ou régionales, fiction ou non-fiction… Bien évidemment, vous n’allez pas envoyer votre manuscrit à toutes. La première étape est donc d’identifier les maisons d’édition qui seront les plus à même de publier votre texte.
Commencez par dresser une liste de l’ensemble des maisons d’édition pertinentes. Plusieurs méthodes pour cela : regardez dans votre propre bibliothèque, faites quelques recherches sur Google, passez faire un tour en librairie dans le rayon idoine ou jetez un oeil aux éditeurs présents sur les salons littéraires (exemple ici avec le Salon du Livre de Paris).
Cibler la collection pertinente
Les maisons d’éditions sont organisées en “collections” : des ensembles de livres ayant en commun un thème et une audience-cible. Thrillers et romans policiers d’un côté, collection jeunesse de l’autre, science-fiction, fantastique, littérature générale, etc. Pour être retenu, le roman doit correspondre à la ligne éditoriale de la collection.
De mon côté, j’ai commencé par identifier une liste d’une quarantaine de maisons d’édition. Ensuite, je suis allé parcourir leur site Internet et/ou les articles de presse à leur sujet, afin d’identifier si elles possèdent bien une collection dédiée aux romans noirs (le genre auquel appartient mon livre, selon l’éditrice qui l’avait lu).
Cette étape est laborieuse, mais très utile. J’ai par exemple constaté que si certaines maisons indiquent bien avoir une collection dédiée aux romans noirs, elles n’y ont publié aucun ouvrage depuis 5 ans ; ou encore, elles se concentrent sur la traduction de romans étrangers à succès, et ont donc peu de chances d’être intéressées par un primo-auteur français.
Ecrire une lettre d’intention percutante
Naviguer dans le monde de l’édition quand on débute est toujours difficile : il y a beaucoup d’informations à traiter, les sites internet ne sont pas toujours à jour… Une fois les deux étapes ci-dessus accomplies, vous avez fait le plus dur !
Reste ensuite à envoyer le texte. Chaque maison explique les règles pour soumettre un manuscrit sur son site Internet, avec plus ou moins d’annexes demandées. Celle qui revient systématiquement, c’est la lettre d’intention : un courrier d’accompagnement destiné à l’éditeur pour lui présenter le livre.
On lit tout et son contraire sur le sujet sur Internet, mais voici les principaux conseils pour une lettre d’intention qui fonctionne :
Cibler : dites quelle collection vous ciblez, et pourquoi ; dans l’idéal, mentionnez des ouvrages de la collection et montrez en quoi le vôtre serait complémentaire
Parler du thème : expliquez le sujet que vous avez voulu explorer via votre histoire, et pourquoi vous estimez être la personne pertinente pour l’écrire
Résumer l’histoire : l’éditeur cherche à savoir en 3 lignes si votre récit compte un début, un milieu et une fin. N’introduisez pas de suspense, contentez-vous de raconter votre histoire en quelques mots.
Faire court : idéalement, tous ces éléments doivent tenir en 3 ou 4 paragraphes. La lettre ne doit jamais faire plus d’une page (n’oubliez pas : les éditeurs sont débordés de demandes, ils n’auront pas le temps de la lire).
Comment faire passer son manuscrit en haut de la pile ?
Une fois votre texte envoyé, vous vous préparez à plusieurs semaines d’attente, qui déboucheront potentiellement sur une non-réponse. Heureusement, vous pouvez vous montrer malin pour augmenter vos chances.
J’ai déjeuné il y a quelques jours avec Thomas Barthuel, dont le premier roman Wunderbike, qui s’attaque avec humour aux dérives de la start-up nation à l’époque des trottinettes en libre-service, vient de sortir aux éditions JC Lattès.
Thomas n’avait aucun contact dans le monde de l’édition, pas de blog, de newsletter ou de page cumulant des milliers de fans : il n’avait que son manuscrit et sa créativité. Comment a-t-il fait pour être édité ? Il m’a partagé sa méthode.
En plus de l’envoi standard par la poste, Thomas s’est demandé comment aider son roman à passer en haut de la pile. Il a donc tenté de trouver un champion en interne, une personne qui serait prête à s’investir pour défendre son projet.
Pour chaque maison d’édition, il a donc fait des recherches dans la presse, sur LinkedIn et sur Twitter pour identifier les éditeurs en charge de sa collection-cible. Ensuite, il a tenté la prise de contact en direct en leur envoyant un très bref email de motivation et un extrait de quelques pages, afin d’accrocher leur curiosité.
Dans la plupart des cas, il n’a eu aucun retour… Mais sur 40 demandes envoyées, il a reçu deux réponses positives. Un an plus tard, le voilà auteur publié.
Un conseil néanmoins : soyez prudents avec cette méthode. Les éditeurs sont des gens occupés, et un email mal ciblé ou trop généraliste risquerait de vous desservir. Encore une fois, c’est une question de dosage !
Conclusion
Je vous en avais parlé dans les dernières éditions, ce n’est pas parce que le manuscrit est fini que le travail est terminé. La recherche d’éditeur est un vrai défi, et après tant d’heures passées sur l’écriture, je ne veux pas prendre cette étape à la légère. Le chemin est encore long !
J+656.
PS : si vous souhaitez donner un coup de pouce à Thomas, je vous laisse le résumé de Wunderbike 👉 Paris, 2019. À la mort de son grand-père ouvrier, Julien, un trentenaire travaillant dans un fonds d’investissement, se réveille en ne sachant plus qui il est. Quand on lui offre l’opportunité de prendre la tête de la filiale française de Wunderbike, une start-up californienne à l’ambition environnementale affichée, Julien pense pouvoir enfin concilier travail et convictions. Sa mission : révolutionner la mobilité à Paris, grâce à des vélos électriques performants et à une équipe surmotivée. Mais après des débuts enthousiasmants, Julien déchante rapidement…
Je découvre cette super newsletter. Bravo.
Et j'ai adoré le roman Wunderbike de Thomas Barthuel !
Une mine d'or ta newsletter, merci pour ce que tu fais :)