🧗 J+929 - Comment surmonter un blocage ?
Petit guide pour bien réagir quand les mots ne viennent plus.
Bonjour, 62ème édition ☀️
Juste après la dernière newsletter, où je vous disais que j’avançais vraiment bien sur mon nouveau manuscrit, j’ai commencé à sentir un blocage. Ennuyeux !
Là où je me serais découragé il y a quelques années, j’ai pris le temps de creuser le problème pour trouver comment le résoudre. Et victoire : après une dizaine de jours de mou, j’avance de nouveau efficacement.
Aujourd’hui, nous allons voir comment se rendre compte qu’on fait un blocage en écriture, et comment réagir pour le surmonter rapidement. Bonne lecture !
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Les symptômes du blocage
Depuis le début de l’année, j’écris tous les jours ou presque. En écriture comme en sport, l’avantage de créer une nouvelle habitude, c’est qu’on arrête de se poser des questions et de procrastiner : on s’y met, c’est tout.
Et pourtant, à un moment, la mécanique se grippe. Le niveau d’énergie baisse. Les doutes augmentent. Et à chaque fois qu’on se pose devant son clavier, on ressent cette impression d’être dépassé.
Si ces symptômes vous sont familiers, ne cherchez pas plus loin : vous faites un blocage. Là où la perspective d’écrire vous stimulait, maintenant, elle vous repousse.
La première question à se poser, c’est votre état de forme : est-ce que ce n’est pas tout simplement de la fatigue ? Dans ces cas-là, la meilleure option est de lever le pied quelques jours.
Mais que faire lorsque l’envie est toujours là, mais que les mots ne viennent pas ? Dans ce cas, il y a de fortes chances que le blocage soit d’ordre technique.
Après avoir écrit 80 pages sur mon nouveau projet, même en suivant le plan d’action précis de la dernière fois, j’ai réalisé que j’avais ouvert pas mal de pistes en cours de route. Or, quand les pistes deviennent trop nombreuses, ça devient difficile de s’y retrouver, y compris pour l’auteur.
C’est là que ça aide de prendre du recul.
Comment agir face à ce blocage ?
Je vous le racontais dans la dernière édition : ma méthode d’écriture part d’une vue d’ensemble de l’histoire, que je transforme ensuite en plan détaillé, puis en chapitres.
Mais cette vue d’ensemble n’est pas un document figé. Au fil de l’écriture, il y a forcément des éléments imprévus qui vont émerger. Il faut donc faire un va-et-vient régulier entre le plan d’ensemble (vue macro) et l’écriture des chapitres (vue micro). Autrement dit, après chaque chapitre, c’est bien de dézoomer pour vérifier qu’on avance toujours conformément à nos prévisions.
C’est particulièrement nécessaire au niveau des personnages : est-ce que chacun évolue bien dans la direction prévue ? Est-ce qu’il se transforme plus vite, plus lentement qu’escompté ? Et s’il dévie de son axe, peut-on intégrer cette déviation à l’histoire sans nuire à l’ensemble de l’intrigue ? Etc.
J’ai récemment eu le cas avec un personnage secondaire, Gabrielle, à laquelle je n’avais pas pensée initialement. Gabrielle est apparue en cours de chapitre car j’avais besoin de quelqu’un à qui mon héros puisse parler avant un discours important. Un chapitre plus tard, je me suis dit que ce serait intéressant qu’ils se recroisent.
Sauf que si j’utilise Gabrielle uniquement quand j’en ai besoin, on va vite sentir qu’elle n’est rien d’autre qu’une béquille scénaristique. J’ai donc utilisé l’une de mes séances d’écriture pour lui créer sa propre fiche personnage. Qui est Gabrielle ? D’où vient-elle ? Quelles sont ses aspirations ? 👉 Le but, c’est de lui donner de l’épaisseur, pour la rendre plus réaliste. Même un personnage secondaire doit pouvoir exister par lui-même.
Et après ? Quand est-ce qu’on reprend l’écriture ?
Une fois les personnages clarifiés, je n’ai pas repris l’écriture tout de suite : j’ai passé quelques jours à travailler sur mon chapitrage. Autrement dit, choisir à quel moment je veux raconter quoi.
J’ai donc fait un gros tableau dans lequel j’ai inscrit les différentes étapes-clés de l’histoire, du point de vue du personnage principal. Ensuite, j’ai intégré les personnages secondaires en ajoutant les infos sur eux avec une couleur différente. Résultat : je peux capter en un coup d’oeil qui doit apparaître dans quel chapitre, et pour faire quoi.
C’est vrai, ces quelques jours de travail m’ont obligé à me faire des noeuds au cerveau. Mais à mesure que je planifiais les chapitres, je me sentais plus serein. J’étais en train de surmonter le problème : le chemin vers une solution devenait clair.
Quand j’ai eu fini de mettre à jour mon plan détaillé, l’envie d’écrire était revenue, aussi vivace qu’il y a huit semaines.
Conclusion ? L’écriture fonctionne par cycles. Ces deux derniers mois, j’avais une vision claire du premier tiers du manuscrit. Lorsque j’ai commencé à approcher de ce seuil, je me sentais perdu car je ne savais pas trop où aller ensuite. Dézoomer m’a permis de déblayer le second tiers.
Comme quoi, les pauses ne sont pas inutiles : elles permettent de s’assurer qu’on est sur le bon chemin !
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Conclusion
Il y a de gros problèmes qui semblent insolubles au premier abord, et qu’on peut finalement résoudre en quelques jours en prenant les sujets les uns après les autres. L’important, c’est de ne pas se décourager, et de garder sa régularité.
J’espère que cette édition vous a plu. À dans 2 semaines !
J+929.
Intéressant. Bon courage 👌🙏
Bonjour Alexandre,
Toujours aussi intéressant !
J'ai bien aimé la partie où tu expliques que tu fais un va-et-vient incessant entre le plan et les chapitres.
C'est ce que j'ai fait aussi de mon côté : mon plan était revu à chaque fin de chapitre en fonction de ce que l'écriture m'avait inspiré. Le plan n'est pas une bible, c'est un fil conducteur, on peut donc le déplacer, le modifier, l'allonger ou le raccourcir !
Certaines modifications sont majeures, comme la création d'un nouveau personnage secondaire là où il n'y avait qu'un figurant, voire personne... Mais si elles apportent de la consistance au récit, c'est bénéfique.
Le top, c'est quand une idée vient en cours de rédaction, qui crée un lien supplémentaire avec une autre partie du récit. J'ai ainsi pu (ce n'était pas prévu à l'avance) trouver des raisons à certains événements du début du roman, qui semblaient dus au hasard, alors que non, pas du tout... et ce tissage de fils conducteurs, par moments, entre en résonance et cela fait passer l'histoire à un niveau supérieur d'intérêt pour le futur lecteur.
Bonne continuation pour la suite de ton premier jet !
Amicalement,
Georges