J-233 - La nouvelle qui m'a fait gagner un concours
Ou comment un concours de nouvelles en mars dernier a été le déclencheur dont j’avais besoin.
Il y a six mois, j’ai vu passer une actualité inédite dans l’une des nombreuses newsletters auxquelles je suis abonné : un concours de nouvelles.
Cela faisait près d’un an que je n’avais rien écrit. Depuis la dernière relecture en date de mon manuscrit, je n’avais pas couché la moindre ligne sur le papier. Mais je suis d’un naturel curieux. Alors, j’ai cliqué.
La genèse
J’ai découvert que Maddyness, le magazine des startups françaises dont je suis un fervent lecteur, s’associait au groupe Engie pour lancer une initiative destinée aux auteurs et écrivains en herbe. Le thème ? « Imaginer le futur de l’énergie en 2070 ».
J’ai copié-collé le lien vers l’article dans ma sacro-sainte to-do list, là où s’accumulent de nombreux projets et idées qui ne verront probablement jamais le jour, perdus quelque part entre “appeler EDF” et “bon d’achat Galeries Lafayette”. Puis j’ai supprimé l’email.
Nous étions début février. Les textes pouvaient être envoyés jusqu’au dimanche 7 mars, minuit. J’étais large. Inutile de s’y mettre tout de suite, je pouvais bien poursuivre ma routine métro - boulot - jeux vidéos.
Et puis les concours de nouvelles, je connais. J’en ai déjà fait.
Ok, j’en ai fait un. Une fois. Il y a 10 ans.
J’avais une idée. J’en avais fait un texte. Je me projetais déjà dans le discours de remerciements.
Le jour J, je suis dans la salle, fébrile. Bien évidemment, le gagnant ne peut pas être annoncé tout de suite. Il faut d’abord attribuer la médaille de bronze. J’entends un nom qui n’est pas le mien. Pas grave, next.
L’argent. Encore un nom inconnu. Le suspense est à son comble. Je brigue l’or, rien de moins.
Le président du jury lâche un dernier nom. Ce n’est toujours pas moi. Déception. Peu importe que l’on ait été 20, 50 ou 100 à participer. Je ne suis pas sur le podium. Je suis nul.
Dix ans plus tard, me revoilà sur la ligne de départ.
Un nouveau concours. Un thème sympa, éloigné de ce que j’écris habituellement. Si je perds, mon excuse est toute trouvée : “La SF, ce n’est pas ma spécialité”. Et puis, il y a même une dotation financière à la clé. Tout ce que j’aime, non ? Je devrais bien pouvoir trouver quelques heures pour m’y mettre.
Et pourtant. 10 février, 20 février, 1er mars… Les jours passent. Et j’ai la flemme.
La date butoir se rapproche, pourtant.
Écrire une nouvelle en un mois, c’est facile. En une semaine, c’est encore faisable. En plus j’ai une idée sympa, ce serait bien de voir ce qu’elle vaut !
Mais rien à faire. Les jours passent. Et je n’écris toujours rien. Après tout, la SF, ce n’est pas ma spécialité. Maddyness et Engie n’auront qu’à imaginer le futur de l’énergie tout seuls. La flemme l’emporte.
Quand on n’est pas parti à point, il faut courir
Et puis…
Samedi 6 mars. 15h30.
Une belle journée. L’hiver cède sa place au printemps. Il y a du soleil dehors. Je sors, mon ordi sous le bras. J’ai envie de l’écrire, cette nouvelle.
La deadline est demain soir. Je peux bien écrire dix pages d’ici-là. La trame est claire dans ma tête. Ça ira vite.
Assis sur un banc sur la Coulée verte, j’écris. Une heure. Les idées qui mûrissaient depuis quatre semaines ont soif de liberté : elles veulent sortir, vivre, se développer. Deux heures. Les mots viennent plus facilement, je retrouve mes réflexes. Mais j’ai froid, et ma batterie se vide. Je rentre.
A la maison, je continue d’écrire. Deux pages. Trois. Je réalise l’ampleur de la tâche. J’aurais dû m’y mettre plus tôt. Le drame de ma vie de dilettante.
20h. Ma chère et tendre rentre de son travail. Nous dînons. Je suis absent, je pense à la nouvelle. A minuit quand elle va se coucher, je rallume l’ordi. J’ai un texte à finir.
Jusqu’à 3h du matin, je lutte. J’avance. J’écris, j’écris, j’écris. Puis, je vais me coucher. J’en suis à sept pages. J’avais oublié comme la rédaction est toujours plus longue qu’on ne le croit.
Le lendemain, je m’y remets l’après-midi. Il me reste huit heures. Vite, Alex, vite. Tu dois aller au bout.
Je passe un accord avec ma chère et tendre. J’aurai fini à 18h, peut-être 19h max.
Evidemment, je finis à 22h. Elle est presque allée se coucher. Blasée par un mec qui préfère passer sa journée sur son ordi plutôt qu’avec elle. Je la comprends. Je m’en veux. J’avais tout le temps de m’y mettre avant. Je ne l’ai pas fait. Je suis égoïste.
Mais ça y est, la nouvelle est finie. Il est 22h10. 19 900 caractères. C’était 20 000 au maximum. En termes de taille comme de date limite, je prends tout l’espace que je peux prendre. C’est aussi ça, la procrastination.
Je clique sur “Envoyer”.
L’effet papillon ?
La bonne nouvelle tombera deux semaines plus tard.
Ma nouvelle a remporté le coup de cœur du jury, parmi 150 textes.
Certes, ce n’est pas le premier prix. Mais, à mes yeux, ça en a toute la saveur.
Je gagne un stage d’écriture avec l’école Les Mots, ainsi qu’un chèque de 500€.
Et surtout, surtout… Pour la première fois, je réalise que je peux écrire des textes qui plaisent. Des textes qui séduisent, des textes qui font rêver. Une vague de bonheur pur m’envahit. Ça valait le coup de s’y mettre, même en dernière minute 😊
...
Si je devais expliquer aujourd’hui pourquoi j’ai lancé Un Rêve Un Seul, je pense que tout est parti de là.
Ce concours m’a donné envie d’y croire. Quelques semaines plus tard, je me lançais ce défi d’écrire et publier un roman. Et le 17 août, j’envoyais la première édition de cette newsletter.
Merci à tous d’être là au quotidien, pour les commentaires, les messages de soutien et les petits mots d’encouragement sur Facebook ou LinkedIn 💙
Je vous laisse découvrir ma nouvelle “L’âme de la tour” ci-dessous. Elle fait près de dix pages, donc je l’ai publiée dans un post séparé. Cliquez sur le bouton pour la lire !
On se retrouve dans deux semaines.
J-233.
Je connais bien ta grand-mère 😊 donc je l’ai déjà lu. D’accord avec le jury 💙