đ Franchir la ligne dâarrivĂ©e
Des pages qui se tournent, des chapitres qui s'achĂšvent et un premier jet qui touche Ă sa fin.
Bonjour Ă tous,
Bienvenue dans cette 80Ăšme Ă©dition - la derniĂšre de lâannĂ©e. Câest une newsletter particuliĂšre et aux allures de bilan, car je suis en train de clore plusieurs chapitres importants de ma vie, chose que je nâai jamais su faire sans nostalgie.
On parle Ă©galement de derniers kilomĂštres, dâĂ©crivains chercheurs dâor et de lâavenir de cette newsletter. Comme toujours : bonne lecture !
PS : bienvenue aux 48 nouveaux abonnĂ©s, Vicky, BĂ©renger, Manon, VĂ©ronique et tous les autres ! đ
Des pages qui se tournent
Mardi sera mon dernier jour chez Malt, lâentreprise oĂč jâai travaillĂ© ces 3 derniĂšres annĂ©es. Ă lâheure de fermer mon PC pour la derniĂšre fois et dâĂ©crire mon email dâadieu, je rĂ©alise combien jâai associĂ© ce boulot Ă mon aventure dans lâĂ©criture.
Cette newsletter est nĂ©e en aoĂ»t 2021, en mĂȘme temps que je prenais la rĂ©solution dâĂ©crire quotidiennement. Il paraĂźt que les grands changements viennent toujours en meute : le hasard a voulu que les discussions pour rejoindre Malt dĂ©butent deux semaines plus tard, en mĂȘme temps que je me prĂ©parais Ă changer dâappartement, et alors que ma copine complotait pour me demander en mariage.
Certains parmi vous me suivent depuis le tout dĂ©but. En 1200 jours dâĂ©criture, vous savez quâil y a eu des hauts, des milieux et pas mal de bas. Mais au fil des semaines, il y a une chose que jâai fini par trouver grĂące Ă Malt : mon rythme. Se lever un peu plus tĂŽt, Ă©crire une heure, puis partir au travail avec la fiertĂ© dâavoir dĂ©jĂ atteint un objectif.
Avoir pu cumuler ma passion avec un emploi exigeant est lâune de mes plus grandes satisfactions sur ces 3 derniĂšres annĂ©es. Parfois, plus on est occupĂ©, plus on parvient Ă trouver le temps.
Comme lâavait dit lâĂ©crivaine Maud Ventura quand je lâavais interviewĂ©e : âSi je nâavais plus que lâĂ©criture dans ma vie, je ne pense pas que je serais plus productive quâaujourdâhui. Ăcrire quand tu as une carriĂšre, câest comme avoir une maĂźtresse. Tu te dĂ©brouilleras toujours pour avoir une heure de disponible : câest du par-ci par-lĂ . Tu trouveras toujours une excuse pour revenir Ă ta passion.â
AprĂšs 1200 jours et 80 Ă©ditions, il semble que le par-ci par-lĂ nâait pas trop mal fonctionnĂ©. La preuve ? Ce second manuscrit commencĂ© le jour de lâan, sur lequel jâai travaillĂ© toute lâannĂ©e⊠Dans quelques heures, il sera achevĂ© đ„ł
Le dernier kilomĂštre
Jâavais lâespoir de vous annoncer en grande pompe la fin de mon premier jet. Mais les pots de dĂ©part et la prĂ©paration de NoĂ«l mâont fait prendre un peu de retard : il me faudra encore quelques sessions dâĂ©criture avant dâĂ©crire le mot âfinâ. A vue de nez, jâen suis Ă 96-98%. La ligne dâarrivĂ©e est en vue.
Jâai fait pas mal de course Ă pied cette annĂ©e, ce qui mâa permis de rencontrer plein de grands malades gens sympa adeptes de marathons, dâIron man et dâultra-trail (des courses de plus de 80 km - oui, ça existe). Ils ont tous cette phrase en commun : âaller au bout, câest une question de mentalâ.
Sâil y a une phrase que je me rĂ©pĂšte en boucle pour finir ce premier jet, câest bien celle-ci ! AprĂšs avoir passĂ© 12 mois sur cette histoire, je rĂ©alise que le chemin Ă©tait bien plus ardu et difficile que prĂ©vu. Et le pire, câest que jâai peur de trouver mon texte nul en le relisant. Mais je sais bien que cette peur est normale. Je sais bien que tous les Ă©crivains doivent lâaffronter.
Alors, je prends les problĂšmes les uns aprĂšs les autres. Dâabord, finir le 1er jet. Ensuite, le relire. Et aprĂšs, le perfectionner. Dit comme ça, ça a lâair simple, non ?
De chercheur dâor Ă orfĂšvre
Câest la rĂ©alitĂ© de lâĂ©criture : aucun premier jet nâest parfait. Et câest justement ce qui est si difficile : rĂ©ussir Ă accepter dâĂ©crire ce quâon peut, tout en constatant Ă quel point câest imparfait. Tel est le prix Ă payer pour accoucher de la matiĂšre brute qui formera le roman. Il y a prĂšs dâun an, je vous en parlais dans cette Ă©dition :
Lâhistoire que je suis en passe de terminer me trotte dans la tĂȘte depuis plusieurs annĂ©es. Et pourtant, au moment de sâinstaller devant ma feuille, jâai constatĂ© que les contours nâen Ă©taient pas si clairs. Si câest difficile dâĂ©crire un premier jet, câest parce que lâexercice oblige Ă passer dâune idĂ©e Ă©vanescente au bon potentiel narratif, Ă des mots quâil faut aligner sur une page. Et ces mots seront rarement les bons du premier coup.
LâĂ©crivain qui rĂ©dige son premier jet est un chercheur dâor. Il descend dans la mine, sa lampe sur le front et son marteau-piqueur sur lâĂ©paule, espĂ©rant trouver un gisement.
Pour moi, descendre dans la mine a signifiĂ© Ă©crire lâhistoire dans lâordre chronologique. Le temps de faire Ă©merger les personnages et de leur donner de lâĂ©paisseur, de comprendre qui fait quoi, Ă quel moment et pourquoi, et dâamener lâhistoire de son dĂ©but Ă sa conclusion.
Maintenant que lâhistoire existe, la prochaine Ă©tape, câest dâen faire un rĂ©cit. Et il y a une nuance ! Lâhistoire, ce sont les faits, câest ce qui se passe. Le rĂ©cit, câest la maniĂšre dont on le raconte, avec un objectif : trouver ce qui plaira le plus au lecteur. On va donc cacher certaines informations, jouer sur lâordre des scĂšnes, augmenter la tension narrative, etc.
Il me tarde de finir mon premier jet, et il me tarde encore plus de relire mon histoire pour en (re)découvrir tous les détails.
La prochaine Ă©tape
Je vous parlais de pages qui se tournent, et de changements qui viennent en meute. Des changements, il va de nouveau y en avoir beaucoup de mon cÎté ces prochaines semaines.
Professionnellement, dâabord. Si je me suis rĂ©solu Ă quitter Malt malgrĂ© cet Ă©quilibre, câest pour saisir une super opportunitĂ©. Je rejoindrai en mars une entreprise que jâadmire depuis plusieurs annĂ©es, en tant que directeur marketing. SacrĂ© challenge en perspective, mais jâai hĂąte !
Dâici lĂ , jâai donc deux mois de libertĂ©. Lâoccasion de concrĂ©tiser un second projet dont je (on) rĂȘve depuis longtemps : partir en (long) voyage de noces. DĂ©collage pour Bangkok dans quelques jours, avec pour tout bagage un masque de plongĂ©e, un guide de lâAsie du sud-est, un billet de retour fin fĂ©vrier⊠Et mon manuscrit.
La newsletter prend des vacances
Pour ĂȘtre certain de ne pas vivre lâĂ©criture comme une contrainte pendant le voyage et pendant ma future prise de poste, jâai dĂ©cidĂ© de mettre en pause cette newsletter pour quelques semaines. Je veux mâautoriser Ă recharger les batteries Ă fond avant dâattaquer cette nouvelle Ă©tape, et Ă ne vous Ă©crire que si jâen ressens lâenvie profonde.
Câest donc la derniĂšre fois avant un moment que je viens vous embĂȘter le dimanche matin !
Merci dâavoir Ă©tĂ© lĂ au cours des derniers mois, qui auront vu Un RĂȘve Un Seul bien se dĂ©velopper (vous ĂȘtes prĂšs de 1300 dĂ©sormais, x3 par rapport Ă lâan dernier !). Passez de trĂšs joyeuses fĂȘtes, et comme on dit dans ce genre de circonstances⊠à lâannĂ©e prochaine ! đ âïž
J+1223.
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NâhĂ©sitez pas Ă partager mon travail autour de vous, cela mâaide beaucoup Ă faire dĂ©couvrir la newsletter Ă de nouvelles personnes !
Bravo mon Alex. Je valide tous tes propos que je partage volontiers. Bonne pause pour ce merveilleux voyage de noces Ă vous deux đđ„° Cela pourrait donner des idĂ©es Ă certains ...đ
Jâavais du retard sur mes newsletters et jâen apprends de belles ! (Hormis ton voyage qui me nargue au quotidien sur Insta đ)
Quelle période exaltante !! Bon point final, bon tournant, bon vent nouveau et à bientÎt !