🎭 J+432 - Quand est-ce que ça s'arrête ?
Jusqu'où faut-il retravailler son texte avant de décréter que le résultat est satisfaisant ?
⏱ Temps de lecture : 3 minutes
Bonjour, et bienvenue dans cette 32ème édition !
Bonne nouvelle : j’ai quasiment fini d’élaguer mon manuscrit 😄 Comme à chaque fois quand je termine une phase de correction, je pense à la suite. Et la suite, souvent… C’est une nouvelle phase de correction.
Un texte peut toujours devenir meilleur. Plus fluide, mieux écrit, plus percutant. Alors, forcément, se pose une question : à quel moment dire stop ?
Au programme de cette édition :
On ne peut pas plaire à tout le monde
La meilleure des boussoles : notre vision-cible
Quels sont les avis qui comptent vraiment ?
Bonne lecture !
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On ne peut pas plaire à tout le monde
Il peut y avoir plusieurs raisons pour constamment écrire et réécrire un texte. Manque de confiance en soi, comparaison avec les oeuvres de nos auteurs favoris, envie d’intégrer tel ou tel retour qu’on nous a fait…
Evidemment, la phase de correction est fondamentale. Elle est même bien plus importante (et longue) que je croyais au début. Il y a au moins autant de travail pour écrire son premier jet que pour le corriger ensuite.
Et donc, on relit, on relit, jusqu’à être satisfait. Et si on est perfectionniste, ça peut prendre du temps...
Pour éviter de tourner en rond, la première chose à faire, c’est de demander des retours sur son texte. Un avis extérieur sincère et objectif permet d’identifier ses forces et faiblesses, et d’identifier des sources d’amélioration.
Sur ce sujet, vous pouvez lire cette ancienne édition : J-51 - Oser se mettre à nu 😏
Mais attention cependant : on ne peut pas plaire à tout le monde. Montrer son texte à dix personnes, c’est souvent recevoir dix avis différents. A essayer de suivre tous les avis, on peut rapidement se retrouver paralysé.
C’est ce qui a failli m’arriver quand j’ai commencé à lire des conseils et articles sur l’écriture : à force de vouloir tout appliquer, on finit par ne plus savoir où donner de la tête.
La meilleure des boussoles : notre vision-cible
L’écrivain reste le capitaine de son oeuvre, celui qui décide de la direction dans laquelle il va mener le navire. Et pour ça, il a besoin d’une destination claire. Autrement dit, il faut se doter d’une vision cible, aussi objective que possible, sur le résultat final auquel on veut parvenir.
Par exemple, étant donné que j’écris un thriller où le suspense est un élément-clé, je souhaite que mon texte soit efficace et percutant. C’est pour ça que j’en réduis la taille au maximum : si les scènes vont droit au but, quitte à être moins joliment écrites, l’intrigue sera plus prenante (je schématise).
Parfois, j’effectue des choix vers lesquels m’ont poussé certains de mes bêta-lecteurs. Parfois à l’inverse, j’ignore des suggestions. En cas de difficulté, j’ai une boussole pour trancher : ma vision cible.
L’avantage de cette méthode, c’est qu’elle pousse à devenir plus objectif sur son propre travail. Pour se rassurer sur ses qualités… Ou pour mettre en exergue certains défauts qu’on aimerait bien refuser de voir.
Quels sont les avis qui comptent vraiment ?
Malgré tout, il peut m’arriver de ne pas arriver à prendre une décision concernant une scène ou un paragraphe. Dans ces cas-là, je me tourne de nouveau vers mes bêta-lecteurs.
Chacun de nous est la somme des compétences des personnes qui l’entourent. Être bien entouré, c’est la meilleure manière de progresser vite. Être ouvert aux critiques, c’est savoir pousser les gens à nous dire ce qui nous manque pour progresser. Ca peut parfois faire mal à l’ego… Mais c’est un exercice nécessaire.
En demandant des avis autour de nous, on obtient des informations objectives sur ce qui marche et ce qui ne marche pas dans un texte. Ensuite, libre à chacun d’appliquer ou pas ces conseils. Ces dernières semaines, quand je repassais sur les avis de mes bêta-lecteurs, j’appliquais leurs recommandations 90 à 95% du temps.
Dans les cas restants, je cherchais plutôt à comprendre la source de la critique : “pourquoi mon lecteur a-t-il ressenti ça ?”. Si la raison de fond est un parti pris d’auteur, alors il faut savoir assumer son texte. Je sais que certains lecteurs tiqueront sur certains passages. Et c’est OK. Car j’espère que pour les autres, c’est justement ce parti pris qui donnera sa valeur au texte.
Au final, aucun texte n’est jamais parfait. Mais il y a une raison simple à ça : nous avons tous une vision différente de la perfection. L’important, c’est de produire un résultat qui soit satisfaisant à nos yeux, et à ceux de ces quelques personnes dont on estime l’avis.
Les stats de la semaine
Sur le roman :
Ca charbonne ! J’en suis à 91% dans la correction du manuscrit, près d’un quart du livre relu depuis deux semaines. J’ai l’impression d’y passer tout mon temps libre, mais je vais relever mon défi : terminer cette phase avant la fin du mois.
Sur la newsletter :
Je n’ai fait aucune action de promotion ces derniers temps… Aïe ! J’espère remettre le pied à l’étrier en Novembre 🏇
Conclusion
On peut vite se perdre dans les relectures successives, persuadé qu’il faut encore fournir beaucoup de travail avant d’arriver à la perfection. Et évidemment, chaque nouveau passage sur le texte le rendra peut-être 1 ou 2% meilleur qu’avant. Mais est-ce que ça vaut vraiment le coup, si chaque correction représente deux mois de travail ?
La meilleure solution, c’est d’établir des échéances, comme le font les écrivains publiés avec leur éditeur. Le résultat final ne sera peut-être pas parfait ; mais, au moins, il y aura un résultat. Mon échéance à moi, c’est Janvier.
Dans moins de cent jours, parfait ou pas parfait, le manuscrit sera envoyé aux maisons d’édition. Alors go go go, il est temps de revenir aux corrections 🔥
J+432.
Cette édition me fait penser à notre derniere conversation sur Bordeaux :)
Bon courage Alex 👌