Et si toute cette (belle) aventure se soldait par un Ă©chec ?
DĂ©jĂ bravo pour lâengagement et pour ĂȘtre allĂ© au bout. Tu as tenu toutes tes promesses.
Je nâĂ©cris pas personnellement des romans, mais jâĂ©cris tous les jours dans mon travail. Jâai la chance quâon me propose des projets sympa. Jâai Ă©crit cette semaine un discours pour un 1er ministre europĂ©en pour un Ă©vĂ©nement sur une thĂ©matique que je maitrise. Et perso, je ne crois pas au gĂ©nie de la personne qui Ă©crit. Je ne crois pas non plus Ă la nullitĂ©. Je crois au travail et au gĂ©nie de la vie. Ăa mâest personnel, mais jâai tendance Ă penser que de croire quâil faille investir trop de temps dans quelque chose, ou pour certaines personnes de penser quâil faille souffrir pour produire du bon travail sont des pensĂ©es limitantes. Et que ces pensĂ©es sont nourries par notre mental et notre ego qui voudraient tellement quâon soit des gĂ©nies en sacrifice ou en souffrance. Je pense quâon nâest que les canaux dâun gĂ©nie supĂ©rieur et que les grandes choses arrivent dans un lĂącher prise total, et une forme de canalisation plus terre Ă terre qui vient aprĂšs et quâon peut appeler travail.
Quand jâĂ©tais plus jeune, je voulais vraiment avoir un mĂ©tier qui mâamĂšne Ă Ă©crire. Je mây suis plongĂ©e Ă corps perdu. Et puis, chose inattendue, lâĂ©criture mâa amenĂ©e Ă vivre. A vivre plus intensĂ©ment, plus authentiquement, Ă expĂ©rimenter avec mon corps et tous mes sens.
Pour Ă©crire mon discours, cette semaine, jâavais 24h. Jâai consacrĂ© 4h Ă lâĂ©criture, assez peu finalement, et 2h heures de fact checking. Le reste du temps, je suis allĂ©e Ă un cours de thĂ©Ăątre dâimpro, jâai marchĂ© en forĂȘt, jâai mĂ©ditĂ© auprĂšs dâun arbre et je nâai laissĂ© aucune place au doute, au fantasme ou au mental. Mais dans le temps imparti Ă Ă©crire, jâĂ©tais lĂ et jâĂ©tais vraie. Au final, le press office du ministre a gardĂ© 95% de mon discours. Ils ont donc apprĂ©ciĂ©. Aujourdâhui, je remercie lâĂ©criture de mâavoir appris Ă vivre, dâavoir modelĂ© mon regard, mon empathie, mon humilitĂ©, ma connexion. Pour moi, ça a du sens, parce que je pense faire honneur Ă mon pĂšre dĂ©cĂ©dĂ© qui Ă©tait docteur en philo et qui aurait aimĂ© que ma vie soit avant tout humanitĂ©, croissance et Ă©panouissement. Câest ça qui Ă©tait sur mon chemin, ma rĂ©ussite peut-ĂȘtre. Parce que je ne crois pas non plus que dans la vie les choses soient toutes blanches ou noires, « jâai rĂ©ussi ou Ă©chouĂ© Ă ce truc ». PubliĂ© ou pas publiĂ©, câest un fait. RĂ©ussite ou Ă©chec, des interprĂ©tations. La question, Ă mon sens, câest : oĂč jâĂ©tais avant dâentreprendre ça, oĂč je suis maintenant, et oĂč est-ce que ça mâamĂšne ? Ecrire un roman en un an, c'est un beau challenge. Au-delĂ de cette date, l'Ă©criture est toujours dans ta vie. C'est donc mieux qu'un challenge, c'est une amie fidĂšle.
En tout cas, je te souhaite de tout cĆur de trouver le chemin qui tâest personnel et dâutiliser tout ton talent dâĂ©criture pour poser sur l'issue de ton expĂ©rience les mots qui rĂ©sonnent en toi et tâappartiennent.
Bonjour AurĂ©lie, merci pour ce beau tĂ©moignage ! Je me retrouve dans ce que tu mentionnes sur « savoir oĂč jâen Ă©tais avant, savoir oĂč jâen suis maintenant ». Le simple fait de travailler en direction dâun but qui me tient Ă coeur est en soi une grande source dâaccomplissement, et je suis heureux dâavoir entamĂ© le processus - mĂȘme sâil me reste encore de nombreuses Ă©tapes Ă franchir !
FĂ©licitations pour le discours en tout cas, 95% de succĂšs aprĂšs 4h de travail, ça me semble excellent ! đ
Merci beaucoup Alexandre !đ
Bonjour Alexandre, j'adhĂšre complĂštement Ă ta façon de fonctionner. J'ai dĂ©jĂ expĂ©rimentĂ© les temps dits "morts" (qui sont tout sauf morts, en fait) pour prendre du recul avec mon texte, et ça marche trĂšs bien. Non seulement je vois des dĂ©fauts qui m'Ă©chappaient quand j'avais le nez dans le guidon, mais en plus, je suis plus zen et plus Ă mĂȘme d'accepter les remarques (parfois dures) de certains relecteurs ou relectrices.
Je suis d'accord aussi, quand un éditeur répond précisément à un envoi de texte, c'est qu'il l'a lu (ou fait lire) en entier et qu'il s'est posé la question sérieusement, quant à éditer ou non ce texte. Il reste encore des éditeurs qui ne t'ont pas répondu, et parfois la réponse met trÚs longtemps à venir, qu'elle soit positive ou non. Tu peux laisser sommeiller encore un peu ce roman en attendant d'autres retours aprÚs la saison littéraire.
Tu peux aussi regarder avec un peu de recul les arguments envoyĂ©s par les deux maisons qui t'ont rĂ©pondu avec des dĂ©tails. Peut-ĂȘtre y trouveras-tu des idĂ©es pour encore amĂ©liorer ce roman, avant de l'envoyer Ă d'autres Ă©diteurs. Des idĂ©es qui peuvent signifier une reprise de l'Ă©criture d'une partie notable du texte, mais si tu penses que cela en vaut la peine, pourquoi pas.
Bravo pour tout ce que tu as fait jusqu'Ă prĂ©sent, tu peux en ĂȘtre fier, que ce soit Ă©ditĂ© en l'Ă©tat ou pas.
Le temps est ton allié, si tu ne lùches rien ! Et surtout, surtout, à mon avis, le plus important, c'est de conserver le plaisir de créer !
Amitiés
Georges
Merci beaucoup Georges ! Jâaime beaucoup la conclusion : le temps est notre allié⊠tant quâon ne lĂąche pas, alors je vais mâefforcer de ne pas lĂącher đȘ
Une belle newsletter pleine d'authenticitĂ© et d'humilitĂ© pour un retour d'expĂ©rience honnĂȘte sur toutes les tentatives que nous mettons en place pour nos premiers Ă©crits. C'est dĂ©jĂ Ă©norme de finaliser un manuscrit. J'avoue en avoir 2 dans mes tiroirs, mes premiers romans qui ne verront probablement jamais le jour... Alors bravo pour ça et, quoiqu'il se passe, ce sera un nouveau chapitre :)
Câest les romans qui nous auront fait grandir ! Peut-ĂȘtre les plus prĂ©cieux car ils nâappartiennent quâĂ nous đ
En message privé
DĂ©jĂ bravo pour lâengagement et pour ĂȘtre allĂ© au bout. Tu as tenu toutes tes promesses.
Je nâĂ©cris pas personnellement des romans, mais jâĂ©cris tous les jours dans mon travail. Jâai la chance quâon me propose des projets sympa. Jâai Ă©crit cette semaine un discours pour un 1er ministre europĂ©en pour un Ă©vĂ©nement sur une thĂ©matique que je maitrise. Et perso, je ne crois pas au gĂ©nie de la personne qui Ă©crit. Je ne crois pas non plus Ă la nullitĂ©. Je crois au travail et au gĂ©nie de la vie. Ăa mâest personnel, mais jâai tendance Ă penser que de croire quâil faille investir trop de temps dans quelque chose, ou pour certaines personnes de penser quâil faille souffrir pour produire du bon travail sont des pensĂ©es limitantes. Et que ces pensĂ©es sont nourries par notre mental et notre ego qui voudraient tellement quâon soit des gĂ©nies en sacrifice ou en souffrance. Je pense quâon nâest que les canaux dâun gĂ©nie supĂ©rieur et que les grandes choses arrivent dans un lĂącher prise total, et une forme de canalisation plus terre Ă terre qui vient aprĂšs et quâon peut appeler travail.
Quand jâĂ©tais plus jeune, je voulais vraiment avoir un mĂ©tier qui mâamĂšne Ă Ă©crire. Je mây suis plongĂ©e Ă corps perdu. Et puis, chose inattendue, lâĂ©criture mâa amenĂ©e Ă vivre. A vivre plus intensĂ©ment, plus authentiquement, Ă expĂ©rimenter avec mon corps et tous mes sens.
Pour Ă©crire mon discours, cette semaine, jâavais 24h. Jâai consacrĂ© 4h Ă lâĂ©criture, assez peu finalement, et 2h heures de fact checking. Le reste du temps, je suis allĂ©e Ă un cours de thĂ©Ăątre dâimpro, jâai marchĂ© en forĂȘt, jâai mĂ©ditĂ© auprĂšs dâun arbre et je nâai laissĂ© aucune place au doute, au fantasme ou au mental. Mais dans le temps imparti Ă Ă©crire, jâĂ©tais lĂ et jâĂ©tais vraie. Au final, le press office du ministre a gardĂ© 95% de mon discours. Ils ont donc apprĂ©ciĂ©. Aujourdâhui, je remercie lâĂ©criture de mâavoir appris Ă vivre, dâavoir modelĂ© mon regard, mon empathie, mon humilitĂ©, ma connexion. Pour moi, ça a du sens, parce que je pense faire honneur Ă mon pĂšre dĂ©cĂ©dĂ© qui Ă©tait docteur en philo et qui aurait aimĂ© que ma vie soit avant tout humanitĂ©, croissance et Ă©panouissement. Câest ça qui Ă©tait sur mon chemin, ma rĂ©ussite peut-ĂȘtre. Parce que je ne crois pas non plus que dans la vie les choses soient toutes blanches ou noires, « jâai rĂ©ussi ou Ă©chouĂ© Ă ce truc ». PubliĂ© ou pas publiĂ©, câest un fait. RĂ©ussite ou Ă©chec, des interprĂ©tations. La question, Ă mon sens, câest : oĂč jâĂ©tais avant dâentreprendre ça, oĂč je suis maintenant, et oĂč est-ce que ça mâamĂšne ? Ecrire un roman en un an, c'est un beau challenge. Au-delĂ de cette date, l'Ă©criture est toujours dans ta vie. C'est donc mieux qu'un challenge, c'est une amie fidĂšle.
En tout cas, je te souhaite de tout cĆur de trouver le chemin qui tâest personnel et dâutiliser tout ton talent dâĂ©criture pour poser sur l'issue de ton expĂ©rience les mots qui rĂ©sonnent en toi et tâappartiennent.
Bonjour AurĂ©lie, merci pour ce beau tĂ©moignage ! Je me retrouve dans ce que tu mentionnes sur « savoir oĂč jâen Ă©tais avant, savoir oĂč jâen suis maintenant ». Le simple fait de travailler en direction dâun but qui me tient Ă coeur est en soi une grande source dâaccomplissement, et je suis heureux dâavoir entamĂ© le processus - mĂȘme sâil me reste encore de nombreuses Ă©tapes Ă franchir !
FĂ©licitations pour le discours en tout cas, 95% de succĂšs aprĂšs 4h de travail, ça me semble excellent ! đ
Merci beaucoup Alexandre !đ
Bonjour Alexandre, j'adhĂšre complĂštement Ă ta façon de fonctionner. J'ai dĂ©jĂ expĂ©rimentĂ© les temps dits "morts" (qui sont tout sauf morts, en fait) pour prendre du recul avec mon texte, et ça marche trĂšs bien. Non seulement je vois des dĂ©fauts qui m'Ă©chappaient quand j'avais le nez dans le guidon, mais en plus, je suis plus zen et plus Ă mĂȘme d'accepter les remarques (parfois dures) de certains relecteurs ou relectrices.
Je suis d'accord aussi, quand un éditeur répond précisément à un envoi de texte, c'est qu'il l'a lu (ou fait lire) en entier et qu'il s'est posé la question sérieusement, quant à éditer ou non ce texte. Il reste encore des éditeurs qui ne t'ont pas répondu, et parfois la réponse met trÚs longtemps à venir, qu'elle soit positive ou non. Tu peux laisser sommeiller encore un peu ce roman en attendant d'autres retours aprÚs la saison littéraire.
Tu peux aussi regarder avec un peu de recul les arguments envoyĂ©s par les deux maisons qui t'ont rĂ©pondu avec des dĂ©tails. Peut-ĂȘtre y trouveras-tu des idĂ©es pour encore amĂ©liorer ce roman, avant de l'envoyer Ă d'autres Ă©diteurs. Des idĂ©es qui peuvent signifier une reprise de l'Ă©criture d'une partie notable du texte, mais si tu penses que cela en vaut la peine, pourquoi pas.
Bravo pour tout ce que tu as fait jusqu'Ă prĂ©sent, tu peux en ĂȘtre fier, que ce soit Ă©ditĂ© en l'Ă©tat ou pas.
Le temps est ton allié, si tu ne lùches rien ! Et surtout, surtout, à mon avis, le plus important, c'est de conserver le plaisir de créer !
Amitiés
Georges
Merci beaucoup Georges ! Jâaime beaucoup la conclusion : le temps est notre allié⊠tant quâon ne lĂąche pas, alors je vais mâefforcer de ne pas lĂącher đȘ
Une belle newsletter pleine d'authenticitĂ© et d'humilitĂ© pour un retour d'expĂ©rience honnĂȘte sur toutes les tentatives que nous mettons en place pour nos premiers Ă©crits. C'est dĂ©jĂ Ă©norme de finaliser un manuscrit. J'avoue en avoir 2 dans mes tiroirs, mes premiers romans qui ne verront probablement jamais le jour... Alors bravo pour ça et, quoiqu'il se passe, ce sera un nouveau chapitre :)
Câest les romans qui nous auront fait grandir ! Peut-ĂȘtre les plus prĂ©cieux car ils nâappartiennent quâĂ nous đ
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