8 Commentaires
sept. 24, 2023Liké par Alexandre Courbin

DĂ©jĂ  bravo pour l’engagement et pour ĂȘtre allĂ© au bout. Tu as tenu toutes tes promesses.

Je n’écris pas personnellement des romans, mais j’écris tous les jours dans mon travail. J’ai la chance qu’on me propose des projets sympa. J’ai Ă©crit cette semaine un discours pour un 1er ministre europĂ©en pour un Ă©vĂ©nement sur une thĂ©matique que je maitrise. Et perso, je ne crois pas au gĂ©nie de la personne qui Ă©crit. Je ne crois pas non plus Ă  la nullitĂ©. Je crois au travail et au gĂ©nie de la vie. Ça m’est personnel, mais j’ai tendance Ă  penser que de croire qu’il faille investir trop de temps dans quelque chose, ou pour certaines personnes de penser qu’il faille souffrir pour produire du bon travail sont des pensĂ©es limitantes. Et que ces pensĂ©es sont nourries par notre mental et notre ego qui voudraient tellement qu’on soit des gĂ©nies en sacrifice ou en souffrance. Je pense qu’on n’est que les canaux d’un gĂ©nie supĂ©rieur et que les grandes choses arrivent dans un lĂącher prise total, et une forme de canalisation plus terre Ă  terre qui vient aprĂšs et qu’on peut appeler travail.

Quand j’étais plus jeune, je voulais vraiment avoir un mĂ©tier qui m’amĂšne Ă  Ă©crire. Je m’y suis plongĂ©e Ă  corps perdu. Et puis, chose inattendue, l’écriture m’a amenĂ©e Ă  vivre. A vivre plus intensĂ©ment, plus authentiquement, Ă  expĂ©rimenter avec mon corps et tous mes sens.

Pour Ă©crire mon discours, cette semaine, j’avais 24h. J’ai consacrĂ© 4h Ă  l’écriture, assez peu finalement, et 2h heures de fact checking. Le reste du temps, je suis allĂ©e Ă  un cours de thĂ©Ăątre d’impro, j’ai marchĂ© en forĂȘt, j’ai mĂ©ditĂ© auprĂšs d’un arbre et je n’ai laissĂ© aucune place au doute, au fantasme ou au mental. Mais dans le temps imparti Ă  Ă©crire, j’étais lĂ  et j’étais vraie. Au final, le press office du ministre a gardĂ© 95% de mon discours. Ils ont donc apprĂ©ciĂ©. Aujourd’hui, je remercie l’écriture de m’avoir appris Ă  vivre, d’avoir modelĂ© mon regard, mon empathie, mon humilitĂ©, ma connexion. Pour moi, ça a du sens, parce que je pense faire honneur Ă  mon pĂšre dĂ©cĂ©dĂ© qui Ă©tait docteur en philo et qui aurait aimĂ© que ma vie soit avant tout humanitĂ©, croissance et Ă©panouissement. C’est ça qui Ă©tait sur mon chemin, ma rĂ©ussite peut-ĂȘtre. Parce que je ne crois pas non plus que dans la vie les choses soient toutes blanches ou noires, « j’ai rĂ©ussi ou Ă©chouĂ© Ă  ce truc ». PubliĂ© ou pas publiĂ©, c’est un fait. RĂ©ussite ou Ă©chec, des interprĂ©tations. La question, Ă  mon sens, c’est : oĂč j’étais avant d’entreprendre ça, oĂč je suis maintenant, et oĂč est-ce que ça m’amĂšne ? Ecrire un roman en un an, c'est un beau challenge. Au-delĂ  de cette date, l'Ă©criture est toujours dans ta vie. C'est donc mieux qu'un challenge, c'est une amie fidĂšle.

En tout cas, je te souhaite de tout cƓur de trouver le chemin qui t’est personnel et d’utiliser tout ton talent d’écriture pour poser sur l'issue de ton expĂ©rience les mots qui rĂ©sonnent en toi et t’appartiennent.

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sept. 27, 2023Liké par Alexandre Courbin

Bonjour Alexandre, j'adhĂšre complĂštement Ă  ta façon de fonctionner. J'ai dĂ©jĂ  expĂ©rimentĂ© les temps dits "morts" (qui sont tout sauf morts, en fait) pour prendre du recul avec mon texte, et ça marche trĂšs bien. Non seulement je vois des dĂ©fauts qui m'Ă©chappaient quand j'avais le nez dans le guidon, mais en plus, je suis plus zen et plus Ă  mĂȘme d'accepter les remarques (parfois dures) de certains relecteurs ou relectrices.

Je suis d'accord aussi, quand un éditeur répond précisément à un envoi de texte, c'est qu'il l'a lu (ou fait lire) en entier et qu'il s'est posé la question sérieusement, quant à éditer ou non ce texte. Il reste encore des éditeurs qui ne t'ont pas répondu, et parfois la réponse met trÚs longtemps à venir, qu'elle soit positive ou non. Tu peux laisser sommeiller encore un peu ce roman en attendant d'autres retours aprÚs la saison littéraire.

Tu peux aussi regarder avec un peu de recul les arguments envoyĂ©s par les deux maisons qui t'ont rĂ©pondu avec des dĂ©tails. Peut-ĂȘtre y trouveras-tu des idĂ©es pour encore amĂ©liorer ce roman, avant de l'envoyer Ă  d'autres Ă©diteurs. Des idĂ©es qui peuvent signifier une reprise de l'Ă©criture d'une partie notable du texte, mais si tu penses que cela en vaut la peine, pourquoi pas.

Bravo pour tout ce que tu as fait jusqu'Ă  prĂ©sent, tu peux en ĂȘtre fier, que ce soit Ă©ditĂ© en l'Ă©tat ou pas.

Le temps est ton allié, si tu ne lùches rien ! Et surtout, surtout, à mon avis, le plus important, c'est de conserver le plaisir de créer !

Amitiés

Georges

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Une belle newsletter pleine d'authenticitĂ© et d'humilitĂ© pour un retour d'expĂ©rience honnĂȘte sur toutes les tentatives que nous mettons en place pour nos premiers Ă©crits. C'est dĂ©jĂ  Ă©norme de finaliser un manuscrit. J'avoue en avoir 2 dans mes tiroirs, mes premiers romans qui ne verront probablement jamais le jour... Alors bravo pour ça et, quoiqu'il se passe, ce sera un nouveau chapitre :)

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