8 Commentaires
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Avatar de Aurelie

Déjà bravo pour l’engagement et pour être allé au bout. Tu as tenu toutes tes promesses.

Je n’écris pas personnellement des romans, mais j’écris tous les jours dans mon travail. J’ai la chance qu’on me propose des projets sympa. J’ai écrit cette semaine un discours pour un 1er ministre européen pour un événement sur une thématique que je maitrise. Et perso, je ne crois pas au génie de la personne qui écrit. Je ne crois pas non plus à la nullité. Je crois au travail et au génie de la vie. Ça m’est personnel, mais j’ai tendance à penser que de croire qu’il faille investir trop de temps dans quelque chose, ou pour certaines personnes de penser qu’il faille souffrir pour produire du bon travail sont des pensées limitantes. Et que ces pensées sont nourries par notre mental et notre ego qui voudraient tellement qu’on soit des génies en sacrifice ou en souffrance. Je pense qu’on n’est que les canaux d’un génie supérieur et que les grandes choses arrivent dans un lâcher prise total, et une forme de canalisation plus terre à terre qui vient après et qu’on peut appeler travail.

Quand j’étais plus jeune, je voulais vraiment avoir un métier qui m’amène à écrire. Je m’y suis plongée à corps perdu. Et puis, chose inattendue, l’écriture m’a amenée à vivre. A vivre plus intensément, plus authentiquement, à expérimenter avec mon corps et tous mes sens.

Pour écrire mon discours, cette semaine, j’avais 24h. J’ai consacré 4h à l’écriture, assez peu finalement, et 2h heures de fact checking. Le reste du temps, je suis allée à un cours de théâtre d’impro, j’ai marché en forêt, j’ai médité auprès d’un arbre et je n’ai laissé aucune place au doute, au fantasme ou au mental. Mais dans le temps imparti à écrire, j’étais là et j’étais vraie. Au final, le press office du ministre a gardé 95% de mon discours. Ils ont donc apprécié. Aujourd’hui, je remercie l’écriture de m’avoir appris à vivre, d’avoir modelé mon regard, mon empathie, mon humilité, ma connexion. Pour moi, ça a du sens, parce que je pense faire honneur à mon père décédé qui était docteur en philo et qui aurait aimé que ma vie soit avant tout humanité, croissance et épanouissement. C’est ça qui était sur mon chemin, ma réussite peut-être. Parce que je ne crois pas non plus que dans la vie les choses soient toutes blanches ou noires, « j’ai réussi ou échoué à ce truc ». Publié ou pas publié, c’est un fait. Réussite ou échec, des interprétations. La question, à mon sens, c’est : où j’étais avant d’entreprendre ça, où je suis maintenant, et où est-ce que ça m’amène ? Ecrire un roman en un an, c'est un beau challenge. Au-delà de cette date, l'écriture est toujours dans ta vie. C'est donc mieux qu'un challenge, c'est une amie fidèle.

En tout cas, je te souhaite de tout cœur de trouver le chemin qui t’est personnel et d’utiliser tout ton talent d’écriture pour poser sur l'issue de ton expérience les mots qui résonnent en toi et t’appartiennent.

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Avatar de Alexandre Courbin

Bonjour Aurélie, merci pour ce beau témoignage ! Je me retrouve dans ce que tu mentionnes sur « savoir où j’en étais avant, savoir où j’en suis maintenant ». Le simple fait de travailler en direction d’un but qui me tient à coeur est en soi une grande source d’accomplissement, et je suis heureux d’avoir entamé le processus - même s’il me reste encore de nombreuses étapes à franchir !

Félicitations pour le discours en tout cas, 95% de succès après 4h de travail, ça me semble excellent ! 👏

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Avatar de Aurelie

Merci beaucoup Alexandre !🙏

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Avatar de Georges Martinez

Bonjour Alexandre, j'adhère complètement à ta façon de fonctionner. J'ai déjà expérimenté les temps dits "morts" (qui sont tout sauf morts, en fait) pour prendre du recul avec mon texte, et ça marche très bien. Non seulement je vois des défauts qui m'échappaient quand j'avais le nez dans le guidon, mais en plus, je suis plus zen et plus à même d'accepter les remarques (parfois dures) de certains relecteurs ou relectrices.

Je suis d'accord aussi, quand un éditeur répond précisément à un envoi de texte, c'est qu'il l'a lu (ou fait lire) en entier et qu'il s'est posé la question sérieusement, quant à éditer ou non ce texte. Il reste encore des éditeurs qui ne t'ont pas répondu, et parfois la réponse met très longtemps à venir, qu'elle soit positive ou non. Tu peux laisser sommeiller encore un peu ce roman en attendant d'autres retours après la saison littéraire.

Tu peux aussi regarder avec un peu de recul les arguments envoyés par les deux maisons qui t'ont répondu avec des détails. Peut-être y trouveras-tu des idées pour encore améliorer ce roman, avant de l'envoyer à d'autres éditeurs. Des idées qui peuvent signifier une reprise de l'écriture d'une partie notable du texte, mais si tu penses que cela en vaut la peine, pourquoi pas.

Bravo pour tout ce que tu as fait jusqu'à présent, tu peux en être fier, que ce soit édité en l'état ou pas.

Le temps est ton allié, si tu ne lâches rien ! Et surtout, surtout, à mon avis, le plus important, c'est de conserver le plaisir de créer !

Amitiés

Georges

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Avatar de Alexandre Courbin

Merci beaucoup Georges ! J’aime beaucoup la conclusion : le temps est notre allié… tant qu’on ne lâche pas, alors je vais m’efforcer de ne pas lâcher 💪

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Avatar de Raphaëlle Béguinel

Une belle newsletter pleine d'authenticité et d'humilité pour un retour d'expérience honnête sur toutes les tentatives que nous mettons en place pour nos premiers écrits. C'est déjà énorme de finaliser un manuscrit. J'avoue en avoir 2 dans mes tiroirs, mes premiers romans qui ne verront probablement jamais le jour... Alors bravo pour ça et, quoiqu'il se passe, ce sera un nouveau chapitre :)

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Avatar de Alexandre Courbin

C’est les romans qui nous auront fait grandir ! Peut-être les plus précieux car ils n’appartiennent qu’à nous 😄

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Avatar de Frédéric ARNAUDET

En message privé

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