🧛 J+943 - Les écrivains, ces vampires...
Où on parle du lien entre le réel, l'imagination et l'inspiration.
Saluuuuut, 63ème édition !
Bonne nouvelle : nous sommes désormais plus de 500 ici 🥳 C’est plus que le nombre d’habitants dans le village où j’ai grandi. Dédicacé à tous ceux qui viennent des p’tits patelins.
Au programme aujourd’hui : on va parler des écrivains, “ces vampires, ces gens peu fréquentables…”. Je vous explique d’où vient ce qualificatif peu flatteur, et pourquoi il n’est pas si mauvais qu’on le croit. Bonne lecture !
PS : bienvenue aux 34 nouveaux abonnés (record !) : Aurore, Damien, Milène, Arlette, Guillaume, Julie, Thomas, Aurélie, Yann et tous les autres 💌
Pas encore abonné(e) ? Recevez la newsletter un dimanche sur deux en cliquant ici :
Avant de commencer…
Vous êtes de plus en plus nombreux à me lire, et j’aimerais en savoir plus sur mes (nouveaux) abonnés ! Gratitude éternelle pour vos réponses à ces 2 questions :
Et la seconde :
Merci pour vos retours !
Christopher Lee en 1958 dans le film qui l’a révélé au public, “Le cauchemar de Dracula”
Satanés vampires…
Le week-end dernier, j’ai assisté à l’enregistrement d’un podcast d’écriture en compagnie de ma copine Diane, de la newsletter
. L’invitée ? Nina Bouraoui, trente ans de carrière, vingt livres publiés, prix du livre Inter, prix Renaudot. Solide.Lors de l’interview, l’écrivaine a prononcé cette phrase : “les écrivains sont des gens peu fréquentables, car ils volent les histoires de leurs proches”.
Ce n’est pas la première fois que j’entends ça : lorsque j’avais fait un stage d’écriture il y a quelques années, l’une des participantes m’avait décrit les écrivains comme des “vampires” qui se nourrissent de la vie de ceux qui les entourent. Pourquoi cette mauvaise réputation ?
Le réel, source d’inspiration sans limites
La frontière entre fiction et réalité est plus poreuse qu’on ne pourrait le croire. De nombreuses histoires sont inspirées de faits réels, aussi glaçants ou rocambolesques qu’ils soient.
Dans Game of Thrones, l’épisode des Noces Pourpres où une bonne partie des héros sont assassinés par leur hôte alors qu’ils célèbrent un mariage, est inspiré du massacre de Glencoe en 1692.
Dans le livre La griffe du chien de Don Winslow, l’une des scènes les plus choquantes raconte comment un membre du cartel se venge d’un de ses ennemis en précipitant ses enfants du haut d’un pont. Affreux ? Oui, mais hélas bien réel.
Même Le comte de Monte-Cristo serait inspiré de l’histoire de Pierre Picaud, arrêté le jour de son mariage et condamné au bagne, qui revient se venger des années plus tard après avoir changé de nom.
La réalité est si riche qu’elle va souvent plus loin que la fiction, et constitue donc un réservoir d’inspiration illimité et facilement accessible.
L’imagination se nourrit du quotidien
Il n’y a pas que dans les événements hors du commun que le réel peut devenir une source d’inspiration. Au contraire, de nombreux événements du quotidien valent le coup d’être racontés.
Que ce soit en soirée avec des amis, à la machine à café ou au téléphone avec nos proches, nous passons notre vie à raconter des histoires, à les accentuer, à les mettre en scène. Qui n’a pas en mémoire une ou deux anecdotes marquantes, prêtes à être racontées avec moult détails et un verre de vin à la main ?
Un écrivain n’a jamais la volonté de voler les bonnes histoires qu’il a pu entendre de la part d’autres personnes. Mais à force de passer son temps à faire travailler son imagination pour trouver de nouvelles idées, la réalité finit par ressortir par bribes dans le processus créatif.
Alors, faut-il être un vampire ?
La réponse est probablement oui. Comme le disait Nina Bouraoui, « les écrivains ont cette prodigieuse capacité à décrire la vie avec un temps d’avance, ou avec un temps de retard, mais en tout cas toujours de biais ».
Et pour développer cette capacité, il faut apprendre à observer, à décrypter, à comprendre, pour mieux restituer ensuite. Et pour ça, deux clés : toujours continuer à s’ouvrir l’esprit en s’exposant à de nouvelles idées et histoires… Et développer un bon système de prise de notes ! J’explorais ces deux volets dans cette édition précédente :
Cet article vous a plu ?
Vous pouvez gagner des cadeaux en partageant Un Rêve Un Seul à d’autres personnes :
1 recommandation → Retours et conseils sur un de vos textes
5 recommandations → Un Google Meet de 30min avec moi
10 recommandations → Je mets en avant votre projet dans la prochaine newsletter
Il suffit de cliquer sur le bouton ci-dessous pour obtenir un lien personnalisé :
Conclusion
Je trouve toujours fascinantes les oeuvres qui puisent leur source dans le réel.
Par exemple, j’ai récemment appris que le père de l’écrivaine Harper Lee était avocat et rédacteur en chef du journal local. Un profil étrangement similaire à celui d’Atticus Finch, le héros de son best-seller Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur. D’ailleurs, j’ai récemment publié un post sur la vie d’Harper Lee, à retrouver ici.
J’espère que cette édition vous aura donné envie d’écouter les histoires de vos proches avec une oreille neuve. Peut-être que ces mêmes histoires se retrouveront, demain, dans les textes que vous écrirez !
Je vous retrouve dans 2 semaines 😊
J+943.
Toujours passionnant de se demander d'où vient l'inspiration.par exemple, L'idée pour mon prochain roman vient d'un fait divers entendu par hasard.
Question très intéressante, surtout quand on touche à l’autofiction. Virginie Linhart soulève ces questions dans son dernier livre, après le procès que sa mère lui a intenté sur le précédent. Je ne l’ai pas lu mais la rencontre en librairie a déjà permis de soulever des questions passionnantes.
Sinon je suis très déçue de ne pas avoir assisté à cet enregistrement avec Diane et toi (surtout pour voir la grande Nina) 🫣 quel podcast était-ce ?