5 Commentaires
avr. 28Liké par Alexandre Courbin

Bravo 👏 le mieux est ensuite le gentil pas si gentil que ça et le méchant pas si méchant que ça 😄😉

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mai 1Liké par Alexandre Courbin

Bonjour Alexandre,

Merci pour cet article très clair, comme à chaque fois.

Je ne partage pas non plus l'avis de Truby sur l'antagoniste. Il est trop catégorique (comme souvent).

=> Tout d'abord, la nécessité d'un antagoniste n'est perçue que dans la culture occidentale, et encore plus au cinéma qu'en littérature. Dans un roman japonais, on peut n'avoir aucun antagoniste, aucun conflit, aucun climax... et ça plaît quand même.

=> Quand Truby dit qu'il faut un antagoniste humain ou en tout cas intelligent pour qu'il puisse réagir aux actions du protagoniste et changer ses plans, c'est évidemment efficace (et ce serait une cause de fermeture du roman si je lisais quelque chose où l'un des héros ne tient aucun compte des faits nouveaux qui se produisent, ce serait absurde), mais il a tort de dire que le reste ne peut pas fonctionner. La nature, mais aussi une machine peut jouer le rôle d'antagoniste : ce qui empêche le protagoniste d'atteindre son objectif. Comme dans Appolo 13, l'antagoniste est la capsule qui a des défaillances et qui empêche les astronautes de rentrer sur Terre (pendant un temps). Dans Seul sur Mars, l'antagoniste principal, c'est la planète, même si dans le scénario on a ajouté des péripéties liées aux chefs sur Terre (peut-être à cause de Truby), ce n'est pas le problème principal que le héros rencontre.

=> Enfin, Truby dit que l'antagoniste et le protagoniste doivent avoir le même objectif pour que ce soit vraiment conflictuel, donc qu'un seul des deux puisse l'atteindre. Oui cela fonctionne, mais là encore, ce n'est pas indispensable, c'est juste plus facile à réussir. Il faut au moins que les actions de l'un gênent celles de l'autre et vice versa, sinon les deux n'ont rien à faire dans le même roman. Mais rien n'empêche que les deux atteignent leur objectif, ou un objectif modifié, en fin de récit.

De plus, Truby tord son argumentaire de façon artificielle pour essayer de le rendre général, en expliquant qu'un criminel et un policier ont le même objectif ! Non, je ne suis pas d'accord. Ils ont la même cible (le crime commis), mais des objectifs opposés : l'un veut le cacher, l'autre le découvrir.

Avoir la même cible, vraiment, mais utiliser des méthodes incompatibles (par conviction, par nécessité technique ou par la personnalité) c'est bien plus fort que l'opposition policier / criminel. Vouloir sauver l'humanité, dans un cas en supprimant 90 % des gens pour que les autres puissent survivre, dans l'autre cas en s'évertuant de sauver le maximum de gens malgré les difficultés prévisibles, c'est un exemple vu dans un Marvel pas très ancien. Vouloir supprimer une hérésie, soit en prêchant longtemps et en convainquant peu à peu les hérétiques, soit en exterminant à tout va et en peu de temps, c'est encore un autre exemple (l'histoire humaine contient des exemples réels de ces deux situations). Vouloir sauver un pays de la décadence en soutenant la démocratie ou en imposant une dictature, encore un autre exemple d'objectifs identiques mais de méthodes incompatibles. Plein d'autres exemples existent et sont intéressants à traiter !

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Tout à fait d'accord avec toi ! La méthode de Truby est efficace, mais pas universelle. Merci pour tous ces exemples complémentaires 😎

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avr. 28Liké par Alexandre Courbin

Les personnes derrière la série Canal la fièvre devraient te lire. Malgré pas mal de bonnes critiques qui circulent, de mon point de vue il y a un gros problème d’antagonisme ce qui rend toute l’intrigue flottante. Merci pour ces rappels bien clairs.

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Merci Julia ! J'en ai entendu du bien effectivement, mais je ne peux pas juger car je ne l'ai pas vue... Si Canal+ te lit, je serais ravi qu'ils m'invitent à leurs sessions d'écriture !

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