Bonjour, bienvenue dans cette 79ème édition !
La newsletter de la dernière fois, La rage d’écrire, a été la plus lue depuis que j’ai lancé ce blog. Merci pour les très nombreux messages, partages et commentaires. Je vous rassure : le moral va mieux ❤️🩹
Je me suis demandé pourquoi ce texte avait autant plu. Moi qui aime bien tout décortiquer, j’ai aussi réfléchi à ce que je pouvais en apprendre pour améliorer mon écriture. C’est ce qu’on explore ensemble aujourd’hui.
Bonne lecture !
PS : bienvenue aux 56 nouveaux abonnés, Véro, Arnaud, Noé, Marianne et tous les autres ! 💌
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Avant de commencer…
Si vous me suivez depuis longtemps, vous savez que j'aime profiter de la fin de l'année pour faire le bilan (calmement) : bilan d'écriture, bilan newsletter, etc. Mais il y a une chose dont je n’ai jamais été 100% satisfait : ma méthode. J'aligne les chiffres, je les souligne en rouge, en orange, en vert, et puis... Et puis voilà.
Cette année, j'ai donc décidé de changer d'approche, et de tester la technique d'Alexandre Dana, le fondateur de Livementor. Son équipe m'a contacté car Alexandre anime dimanche soir prochain un événement en ligne sur le thème "Faire son bilan 2024 et préparer 2025", pour découvrir les 12 questions à se poser pour un bilan de fin d’année efficace. Moi, j'y serai !
Si vous voulez me rejoindre pour tenter l'expérience, inscrivez-vous gratuitement ici :
« Success is obvious »
Tenir une newsletter comme celle-ci est une activité solitaire. Lorsque j’appuie sur envoyer, j’ai toujours ce doute : est-ce que ça va marcher ? Est-ce que le thème va vous plaire ? Bref, cette édition sera-t-elle une bonne édition ?
De newsletter en newsletter, j’ai fini par comprendre que les performances font rarement du yoyo. J’aurai toujours à peu près autant d’ouvertures, de vues, de partages. Et puis parfois, il y a un article qui explose les compteurs. L’édition de la dernière fois en fait partie, et m’a valu une bonne cinquantaine de mails, de commentaires et de messages privés.
Dans ces cas-là, il y a une expression que j’aime bien : success is obvious. La réussite est évidente. Oui, mon texte a touché bien plus de lecteurs que d’habitude. Mais à quoi est dû ce succès inhabituel ?
Insight et intention
Avant de parler d’écriture, faisons un petit détour par le monde ~merveilleux~ de la publicité. En pub, l’élément le plus important à connaître pour créer une campagne s’appelle l’insight. Le terme n’a pas d’équivalent en français, mais on pourrait le traduire par idée, vision, perspective ou vérité générale. Oui, c’est vague.
En version très résumée, l’insight, c’est l’émotion que la publicité doit générer chez le spectateur, et le pourquoi de cette émotion. Transposé au monde de l’écriture, l’insight se rapproche de l’intention : l’émotion que l’auteur veut faire ressentir à son lecteur.
Tous les écrivains ont une intention. Certains auteurs écrivent pour faire rire - on en parlait dans cette édition. D’autres veulent à tout prix créer du suspense, rendre le lecteur accro. Et d’autres encore cherchent à replonger le lecteur en enfance, à le faire réfléchir au monde qui l’entoure, ou simplement à émouvoir, parfois jusqu’aux larmes.
Résonance émotionnelle
Les textes qui laissent les impressions les plus durables sont ceux qui créent une véritable résonance émotionnelle. Résonner, c’est faire écho, se répercuter. Le meilleur moyen pour un écrivain de transmettre une émotion à son lecteur, c’est de lui parler de choses que ce lecteur a déjà ressenties, parfois sans même en avoir conscience.
Je pense que c’est ce qui explique le succès de la dernière édition. Toutes ces pensées que j’ai notées dans un moment de détresse, je ne suis pas le seul à les avoir déjà eues. Oui, nous avons tous un côté jaloux. Oui, nous avons tous ressenti cette impression frustrante de stagner. Oui, nous avons tous déjà affronté cette certitude viscérale de ne rien valoir.
Tous ces constats sont, à leur manière, des insights, comme en publicité. Rappelez-vous, l’une des définitions d’un insight, c’est “une vérité générale”, qui permet de comprendre pourquoi un message va résonner. Ça n’a pas été facile pour moi d’admettre ma jalousie envers le succès des autres. Mais c’est un sentiment que tout le monde a déjà ressenti. Et en acceptant de l’écrire noir sur blanc, je pense avoir touché une corde sensible qui a pu résonner chez vous.
Une quête de sincérité
Les plus grandes histoires sont celles qui nous parlent à tous. Elles évoquent l’amour, le deuil, l’accomplissement ou la quête de soi… Ce qui compte, c’est de mettre le doigt sur des vérités universelles, et de les livrer au lecteur avec notre propre vision. Ces vérités, nul besoin de les chercher très loin : elles se trouvent au fond de nous-mêmes.
Une émotion n’est jamais aussi puissante que lorsqu’elle est sincère. En tant qu’auteur, plus vous parvenez à identifier ce qui vous enflamme, ce qui vous tourmente, ce qui vous fait vibrer… Et plus vous saurez trouver les mots justes pour transmettre ces émotions au lecteur.
Si ça marche pour une newsletter écrite à coeur ouvert, alors ça doit bien fonctionner pour un roman.
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Mes découvertes de la semaine
La littérature peut-elle devenir un refuge lorsque votre vie s’écroule ? J’ai écouté le podcast A l’ombre de Chalamov et le témoignage de Yoann Barbereau, ex-directeur de l’Alliance Française d’Irkoutsk, en Russie, dont la vie bascule le jour où il est arrêté arbitrairement, jeté en prison et torturé, ne lui laissant plus qu’une seule issue : prendre la fuite.
Comment un simple jeu visant à fabriquer des trombones pourrait causer la fin de l’humanité toute entière ? Ce n’est pas de la littérature, mais j’ai trouvé fascinante cette vidéo sur L’horreur existentielle de l’usine à trombones, un exercice de pensée visant à mettre en lumière les défis associés aux derniers progrès de l’intelligence artificielle.
Comment faire un bilan de fin d’année efficace ? On en parlait plus haut, ce sera le thème du webinaire d’Alexandre Dana, dimanche 15 à 21h - lien d’inscription ici pour rappel.
Conclusion
J’ai du mal à introduire de l’émotion dans mes textes : j’ai souvent l’impression d’avoir un esprit trop scientifique, rationnel, cartésien. Mon écriture est claire et précise, ok, mais est-ce qu’elle résonne ? Dès que j’aurai terminé mon manuscrit, je prévois de le relire pour voir ce qu’il me fait ressentir en tant que lecteur. Plus que quelques chapitres à écrire.
Je vous retrouve dans deux semaines pour la dernière newsletter de l’année.
J+1209.
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Merci pour cette lettre Alexandre. Je pense que tu abordes un point très intéressant ici : au-delà de retranscrire une émotion sincère dans un texte, il faut aussi que cette émotion fédère.
Ah les bilans ! J'adore lire ceux des autres et j'aime bien en faire aussi, mais comme toi, j'aligne des chiffres et puis... on en fait quoi ? Est-ce que ça provoque un changement, une nouvelle manière de m'organiser ? Jusqu'ici, pas vraiment. Du coup le webinaire m'intéresse 😀